Lundi soir, une déclaration prononcée par Lila Djellali lors d’un Conseil d’arrondissement dans le 20e arrondissement de Paris a enflammé le débat public. En citant maladroitement le général de Gaulle à propos des Juifs, l’élue écologiste a provoqué une onde de choc dans la salle comme sur les réseaux sociaux.
Les propos de Lila Djellali, pourtant présentés comme une référence historique, ont rapidement été identifiés comme une déformation grossière d’un discours réel de de Gaulle. En y ajoutant des éléments jamais prononcés par l’ancien président, elle a déclenché une vive indignation au sein de la classe politique, y compris dans son propre camp.
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Une citation inventée qui relance les accusations d’antisémitisme
L’intervention de Lila Djellali n’est pas passée inaperçue. Face au Conseil d’arrondissement, l’élue écologiste a déclaré :
Il y a une phrase, d’un de nos présidents, qui disait que ‘le jour où on rassemblera les Juifs au même endroit, nous avons peur aujourd’hui qu’ils puissent devenir des dominateurs, qu’ils puissent faire l’impensable’.
En citant le général de Gaulle, elle a semblé invoquer un extrait historique. Pourtant, cette citation n’existe pas dans les archives. Ce qui s’en rapproche le plus remonte à novembre 1967, lorsque de Gaulle, au lendemain de la guerre des Six Jours, évoquait dans une conférence de presse « un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». Une phrase qui, déjà à l’époque, avait suscité de vives critiques. Mais les mots de Lila Djellali vont bien au-delà de cette déclaration : ils en modifient le sens.
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Cette déformation a suscité une vive réprobation dans l’assemblée. Le maire du 20e arrondissement a réagi immédiatement : « Ces vœux, tels qu’ils ont été tenus ici, ne sont pas acceptables. C’est pas possible de dire ça ! ». David Belliard, adjoint EELV à la maire de Paris, a lui aussi fermement condamné ces propos, parlant de « propos inadmissibles ». Il a insisté sur le fait que « l’antisémitisme et le racisme n’auront jamais leur place chez Les Écologistes ». La polémique a ainsi dépassé le simple cadre local pour devenir une affaire nationale, ravivant les débats sur la vigilance nécessaire face à toute forme de discours discriminatoire, même involontaire.
[communiqué de presse] 🔽 pic.twitter.com/c4vh7oGco4
— David Belliard (@David_Belliard) May 27, 2025
Les excuses tardives de Lila Djellali et un malaise persistant
Face à l’ampleur de la réaction, Lila Djellali a tenté de calmer le jeu dès le lendemain en publiant un communiqué sur son compte X. Elle y présente des excuses publiques et affirme reconnaître son erreur : « J’ai fait référence à une citation du général de Gaulle blessante et inappropriée ». Elle poursuit : « Je n’aurais pas dû reprendre cette citation qui revêt tous les poncifs de l’antisémitisme, essentialisant les Juifs ». Ce mea culpa vise à désamorcer les critiques, mais ne suffit pas à apaiser tous les esprits. Car au-delà de la formulation, c’est le manque de rigueur historique qui inquiète.
Cette affaire soulève des questions profondes sur la responsabilité des élus face à l’histoire et aux discours publics. Dans une période où les tensions identitaires et religieuses sont particulièrement sensibles, une telle déclaration, même corrigée, peut avoir des conséquences durables. L’engagement renouvelé de Lila Djellali dans la lutte contre l’antisémitisme ne suffira peut-être pas à effacer l’onde de choc provoquée. Cet épisode rappelle à tous les responsables politiques l’exigence de vigilance et de précision indispensable lorsqu’ils s’expriment sur des sujets aussi chargés que celui de l’antisémitisme.
🚨 SIGNALEMENT : @lilladjellali, élue @EELV 🌻 et adjointe au maire du 20e arrondissement de @Paris, a tenu en plein conseil une déclaration d’un antisémitisme manifeste, en citant une phrase qu’elle attribue à De Gaulle :
« Le jour où on rassemblera les Juifs au même endroit,… pic.twitter.com/whWbY4IOSr
— SwordOfSalomon (@SwordOfSalomon) May 27, 2025