Muriel Robin : l'actrice revient sur son enfance difficile avec sa maman
De retour au cinéma, Muriel Robin évoque avec pudeur une relation maternelle difficile, des retrouvailles tardives et des blessures encore présentes à 70 ans.
Résumé de l'article
Muriel Robin évoque avec sincérité une enfance sans affection maternelle, un passé qui marque encore sa vie malgré le succès et le pardon retrouvé.
De retour sur grand écran avec une comédie familiale, Muriel Robin accepte de se livrer sur une part intime de son histoire. Invitée de l’émission Quelle époque, l’actrice évoque ainsi avec retenue une enfance marquée par un profond manque d’amour maternel.
À travers ses mots, elle raconte une blessure ancienne, jamais totalement refermée. Malgré le temps, le succès et la reconnaissance, ce vide affectif continue d’influencer sa confiance et sa manière d’être, tout en laissant aussi place au pardon et à une forme d’apaisement.
Une comédie maternelle qui résonne avec son histoire personnelle
Muriel Robin revient au cinéma dans La pire mère du monde, une comédie réalisée par Pierre Mazingarbe, où elle partage l’affiche avec Louise Bourgoin. Elle y incarne Judith, une greffière aux rapports conflictuels avec sa fille. Lorsque leurs rôles professionnels s’inversent, les tensions s’exacerbent. Cette fiction, teintée d’humour, aborde pourtant des thématiques profondes, notamment les liens familiaux fragiles et les blessures non dites. Un sujet qui n’est pas sans écho pour l’actrice, longtemps absente des plateaux de cinéma et qui confiait alors récemment se sentir mise à l’écart par l’industrie.
Invitée de Quelle époque pour promouvoir le film, Muriel Robin a surpris par sa sincérité. Sans pathos, elle a ainsi expliqué avoir grandi sans marques d’affection. "J’ai manqué d’amour et de preuves d’amour pendant toute mon enfance", confie-t-elle. Ce déficit émotionnel a laissé des traces durables. Même à 70 ans, certaines peurs restent présentes. Elle parle d’une douleur ancienne, parfois "invalidante", qui a façonné ses relations et son rapport à elle-même. La comédie qu’elle défend aujourd’hui semble alors dialoguer, presque malgré elle, avec son vécu intime.
Le pardon, sans effacer les blessures de l’enfance
Malgré une relation difficile, Muriel Robin n’a jamais renié l’amour qu’elle portait à sa mère. "On a eu en commun des moments durs. Elle a été un peu dure", reconnaît-elle. Avec le recul, le temps a fait son œuvre. L’actrice admet s’être parfois trompée et être "passée à côté". Pourtant, les retrouvailles ont fini par avoir lieu. Au début des années 2000, alors qu’elle est au sommet de sa carrière, elle met tout entre parenthèses pour accompagner sa mère dans ses derniers instants. Un choix fort, guidé par le besoin de réparer. Sa mère disparaît en 2003, laissant derrière elle un sentiment de réconciliation tardive, vécu "comme pour rattraper le temps perdu".
Cependant, certaines blessures demeurent. Muriel Robin se souvient d’une enfance sans gestes tendres ni mots doux. "On ne s’est jamais dit un mot gentil. On ne s’est jamais touché", raconte-t-elle. Elle tente d’expliquer cette distance par l’incapacité de sa mère à exprimer ses sentiments. "C’est une langue, l’amour. Elle ne la connaissait pas", confie-t-elle encore. Aujourd’hui, elle est persuadée que ce manque a influencé sa vie de femme. Malgré une carrière immense et une relation stable avec Anne Le Nen, qu’elle retrouvera bientôt dans Master Crimes sur TF1, Muriel Robin admet continuer à douter. "On ne répare pas ça", conclut-elle, avec une lucidité désarmante.
🗣️ "On s'est jamais dit un mot gentil, on s'est jamais touché."
— Quelle Époque! (@QuelleEpoqueOff) December 20, 2025
Muriel Robin revient sur cette absence d'affection dans son enfance, qui l'a marquée à vie. #QuelleEpoque @FranceTV @LeaSalame @hugoclement pic.twitter.com/tDPnekOc2x