Dans Coloscopie, l’émission YouTube de Laurent Baffie, l’artiste a abordé avec franchise un sujet souvent tabou pour les femmes : le choix de ne pas avoir d’enfants. À 43 ans, celle que le public a découverte en 2003 sur TF1 s’est livrée sur ses convictions profondes, ses douleurs physiques et ses choix personnels sans langue de bois.
Au fil des années, l’interprète de La Fidélité a su se réinventer : chanteuse, actrice, jurée, elle a multiplié les projets artistiques. Mais sur le plan personnel, la gagnante de la Star Academy 3 a choisi le silence, jusqu’à cette interview. Ce 8 juin, face à un Laurent Baffie curieux et incisif, Élodie Frégé a offert une rare introspection sur son rapport à la maternité, assumant un choix aussi intime que réfléchi.
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Une décision marquée par la douleur et la lucidité
Devant les caméras de Coloscopie, Élodie Frégé s’est exprimée sur un sujet qu’elle évoque peu en public : son rapport à la maternité. « Ce n’est pas quelque chose qui m’a obsédée », a-t-elle confié à Laurent Baffie. Loin des discours conventionnels sur l’instinct maternel, la chanteuse a rappelé qu’elle souffrait d’endométriose, une maladie gynécologique qui peut altérer la fertilité. « Je souffre d’endométriose donc j’ai quelques difficultés. […] Ça peut provoquer le fait d’être infertile. Tu es stérile ou pas. Moi, je ne le suis pas », a-t-elle précisé. Ainsi, bien que sa condition n’exclue pas totalement une grossesse, elle a dû, à certaines étapes de sa vie, faire des choix complexes.
Elle a même admis avoir « cessé certaines grossesses », tout en refusant de s’épancher sur les détails. « Je ne suis pas obligée d’en parler », a-t-elle rappelé, fermement mais sans amertume. Cette déclaration, sobre mais puissante, témoigne d’une réflexion personnelle ancrée dans la réalité de nombreuses femmes. Pour Élodie Frégé, la maternité ne doit pas être une injonction sociale. Elle a également tenu à souligner l’importance de l’accès à l’avortement en France, se disant « ravie que ce soit encore possible chez nous », et reconnaissante de vivre dans un pays où le choix est encore respecté. « On a beaucoup de chance quand je vois ce qu’il se passe ailleurs », a-t-elle ajouté.
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Le regard critique d’Élodie Frégé sur l’état du monde
À travers ses mots, la chanteuse alerte aussi sur le recul des droits des femmes dans certains pays, et rappelle que la liberté de disposer de son corps ne va pas de soi partout dans le monde. Au-delà des raisons médicales, Élodie Frégé a partagé une réflexion plus large sur sa vision de la société actuelle. Elle a évoqué un monde en pleine décadence, gangrené par les excès de l’humanité.
Le monde, la manière dont il se développe, ou plutôt se rétracte, sous la puissance humaine, sous la décadence, ça ne donne pas envie de faire des enfants.
Dans une époque marquée par les crises environnementales, les conflits géopolitiques et une pression sociale de plus en plus forte, l’artiste ne se projette pas dans une parentalité qu’elle juge aujourd’hui peu compatible avec ses valeurs. Sa décision, loin d’être un rejet de la maternité en soi, reflète une lucidité sur l’époque dans laquelle nous vivons.
Avec une parole aussi franche que mesurée, Élodie Frégé refuse le conformisme. Elle n’a pas cherché à provoquer, mais à témoigner d’un chemin personnel nourri par des souffrances, des choix et des convictions. Cette prise de parole contribue à briser le tabou de la non-maternité chez les femmes, particulièrement celles exposées médiatiquement. Elle offre ainsi une autre représentation : celle d’une femme épanouie, qui s’affirme sans enfants, sans excuses, ni justifications. Une démarche encore trop rare dans l’espace public, mais essentielle pour faire évoluer les mentalités.