Affaire Lola Daviet : le récit des derniers instants de la jeune adolescente raconté par la médecin légiste
Asphyxie, abus sexuels : les experts décrivent avec précision l’horreur subie par Lola Daviet avant sa mort. Attention, certains passages de cet article peuvent choquer.
Résumé de l'article
La médecin légiste détaille les circonstances précises entourant les derniers instants de Lola Daviet, répondant à une question importante : a-t-elle souffert ?
Depuis le 17 octobre, Dahbia Benkired est jugée devant la cour d'assises de Paris pour le meurtre de Lola Daviet. Au deuxième jour du procès, la médecin légiste, chargée d’établir la concordance entre le récit de l’accusée et les constatations médicales, a été entendue à la barre. L'expert a alors retracé les dernières heures de la vie de la jeune victime, avant de répondre à une question terrible : Lola a-t-elle souffert ? Hélas, les conclusions du rapport sont sans appel et révèlent un véritable enfer.
Selon la médecin légiste, Lola Daviet a bel et bien été victime de violences physiques et d’abus sexuels d’une extrême brutalité avant de mourir par asphyxie. Les explications de l’experte, fondées sur les examens médico-légaux, confirment en grande partie les aveux glaçants de Dahbia Benkired et lèvent le voile sur les derniers instants tragiques de l’adolescente. Attention, la suite de cet article contient des détails qui peuvent choquer et s'adresse à un public averti.
Les derniers instants de Lola Daviet révélés au tribunal
Dans un premier temps, la médecin légiste a indiqué que Lola avait effectivement reçu de violents coups à la tête, des blessures compatibles avec les déclarations de Dahbia Benkired. Pour rappel, celle-ci avait affirmé avoir frappé la jeune fille contre un mur avant d'abuser d'elle, puis de la tuer. Selon l’accusée, elle l'aurait laissée agoniser dans le couloir, le visage complètement recouvert de ruban adhésif, jusqu’à constater que la victime urinait. Les signes relevés sur le corps attestent d’un processus d’étouffement en plusieurs étapes : congestion du corps, accélération du rythme cardiaque, sueurs, puis cyanose — cette coloration violacée liée au manque d’oxygène — avant la perte de connaissance, les convulsions, et enfin l’arrêt cardiaque quelques minutes plus tard.
Dahbia Benkired assurait aussi avoir porté deux coups à Lola avec une arme blanche pour s’assurer qu’elle soit morte. Mais les constatations médico-légales révèlent une violence bien plus grande que ce qu’elle a décrit. Le corps de la jeune victime présentait de nombreuses plaies dorsales, infligées avec une paire de ciseaux, ainsi que deux blessures au visage provoquées par un couteau de cuisine Ikea de 20 cm. Les experts ont précisé que le couteau à huîtres retrouvé sur les lieux n’avait en revanche pas été utilisé. La médecin légiste a finalement été interrogée sur une question cruciale pour les parties civiles, notamment les proches de la jeune fille : a-t-elle souffert ? Les experts sont formels : hélas, oui.
La jeune fille a-t-elle souffert ?
« L'asphyxie en soi est très anxiogène. Au-delà de la douleur physique, c'est une angoisse intense, de manquer d'air. On parle d'ailleurs détresse respiratoire », a ainsi expliqué la médecin légiste à la barre. Sans compter les lésions vaginales et anales « qui n'ont pas pu survenir après la mort », a insisté l'experte. Pourtant, si elle a reconnu avoir tué Lola Daviet, l'accusée nie formellement l'avoir violée. Selon elle, ces sévices auraient été réalisés par une autre personne, post-mortem. « Ça c’est faux, je ne l’ai jamais fait. Moi je ne l’ai jamais touchée », a assuré Dahbia.
Le président a alors insisté sur les contradictions entre son discours et les constatations médico-légales. Mais l'accusée campe sur ses positions : « Oui, je lui ai touché les seins, oui [le cunnilingus], mais rien d’autre. Le corps, après, je l’ai ramené chez Rachid [le chauffeur VTC venu la chercher avec ses bagages], je ne sais pas ce qui a pu se passer. Je l’ai pas fait. » Le président du tribunal a insisté pour comprendre les lésions survenues avant l’arrivée de Rachid. Interrogée sur la présence d’une autre personne dans l'appartement, elle a nié et assuré ne pas savoir expliquer ce qui s’était passé. L’audience a été marquée par une pause.
🔴@Valeurs | AFFAIRE LOLA. Audition des médecins légistes:
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) October 20, 2025
Chargée de se prononcer sur la concordance entre le récit de Dahbia en garde à vue (puis lors de la reconstitution) et les constations médicales, la médecin légiste explique qu'effectivement Lola a reçu des coups très… pic.twitter.com/SQDqVjtCcT