Affaire Grégory : sa grande-tante Jacqueline Jacob va être de nouveau auditionnée

Plus de quarante ans après le meurtre du petit Grégory, ce dossier demeure l’un des plus grands mystères judiciaires français. Qui a tué le petit garçon ? Pourquoi ? Les enquêteurs poursuivent leurs investigations, tandis que l’ombre du "corbeau", ce mystérieux auteur de lettres et d'appels anonymes, plane toujours sur l'affaire. Mais voilà qu’après des années à piétiner, l’enquête vient de connaître un nouveau rebondissement de taille.

Jacqueline Jacob, la grand-tante de l’enfant retrouvé mort dans la Vologne en 1984, va être une nouvelle fois être entendue par la justice. À 81 ans, celle-ci se retrouve une nouvelle fois dans le viseur des policiers. Elle doit donc comparaître ce vendredi 24 octobre devant le président de la chambre de l’instruction à la cour d’appel de Dijon. Une convocation lourde de sens : la justice veut éclaircir plusieurs zones d’ombre du dossier — et n’exclut pas une possible mise en examen.

Affaire Grégory : la grande-tante de nouveau dans le viseur de la justice

Déjà mise en cause en 2017 pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », Jacqueline Jacob avait alors fait un bref passage en prison, avant de bénéficier d’une annulation de procédure en 2018, pour vice de forme. De son côté, la grande-tante a toujours clamé haut et fort son innocence, niant toute implication dans le meurtre de Grégory. Pourtant, cette nouvelle audition n’est pas sans motif et s’explique en grande partie par un détail pour le moins troublant.

Dans une vidéo d’archives, un proche de Jacqueline Jacob, aujourd’hui décédé, a en effet affirmé avoir reconnu sa voix sur un enregistrement attribué au "corbeau" — cette voix intimidante qui a hanté la famille Villemin pendant de longues années, avant et après le meurtre. « Ah, mais c’est la Jacqueline, ça ! » aurait-il assuré en entendant l’enregistrement, avant de confirmer quelques semaines plus tard, lors d’une audition officielle, qu’il reconnaissait son rire.

Ce détail sur lequel elle doit s’expliquer

Un détail, pas des moindres, que la justice a décidé de ne pas laisser passer. Jacqueline Jacob va donc devoir fournir des réponses : pourquoi cette ressemblance vocale ? Comment justifier cette reconnaissance ? Est-elle réellement l’une des personnes derrière les courriers anonymes ? Ou s’agit-il d’une simple confusion ? L’objectif de cette nouvelle audition est clair : confronter la grande-tante de Grégory à ces nouveaux éléments, mais aussi évaluer son comportement, sa mémoire, et éventuellement sa volonté de coopérer. 

Quarante et un ans après le drame, l’espoir renaît timidement du côté des proches du petit Grégory. Les enquêteurs misent sur le temps qui passe et le poids des secrets pour pousser Jacqueline Jacob à livrer enfin sa vérité. La famille, meurtrie mais toujours en quête de réponses, guette la moindre avancée. Pour les parents de l’enfant, cette nouvelle audition ravive l’attente d’un apaisement. Leur avocat, lui, estime qu’une parole honnête de Jacqueline Jacob serait désormais « la seule attitude digne à adopter ».