Cassie Ventura : son silence acheté à plusieurs millions de dollars par P. Diddy

Au cœur du procès explosif de Sean « P. Diddy » Combs, une voix se distingue par sa clarté et sa détermination : celle de Cassie Ventura. L’ex-compagne du producteur est revenue à la barre pour témoigner une nouvelle fois, près de deux ans après avoir déposé, puis retiré, une plainte accablante. Ce mercredi 14 mai 2025, elle a confirmé avoir accepté un accord financier en échange de son silence : 20 millions de dollars.

Si cette somme donne aujourd’hui un visage monétaire à son retrait, Cassie refuse désormais de se taire. Elle s’est exprimée avec force sur des années d’abus, d’humiliations et de violences infligées par l’artiste autrefois considéré comme intouchable. Et au-delà du scandale judiciaire, son retour dans l’arène médiatique marque un basculement symbolique : celui d’une femme qui reprend le contrôle de son récit, coûte que coûte.

Un accord financier pour faire taire la plainte de Cassie Ventura

Lorsque Cassie Ventura dépose plainte en novembre 2023, le choc est immense. Elle accuse P. Diddy de l’avoir violée, violentée, exploitée sexuellement et manipulée pendant près d’une décennie. Son récit, étayé par des témoignages, des messages et des vidéos, fait l’effet d’un séisme dans le monde du hip-hop. Pourtant, à la stupéfaction générale, la procédure est interrompue moins de 24 heures après son lancement. À l’époque, ni Cassie ni l’entourage de Combs ne livrent d’explication. Mais dans les coulisses, une rumeur persistante prend forme : un accord à l’amiable aurait été conclu dans l’urgence, afin d’éteindre l’affaire avant qu’elle ne s’enflamme.

Ce 14 mai 2025, à la barre, Cassie confirme ce que beaucoup soupçonnaient : « J’ai reçu 20 millions de dollars pour retirer ma plainte. L’argent a été viré le jour même. » Une révélation lourde, car jusqu’alors, le montant était resté secret, protégé par des clauses de confidentialité strictes. Interrogée sur les raisons de cette décision, elle évoque un moment de grande vulnérabilité : « J’étais psychologiquement à bout. Je voulais protéger ma famille. » Ce chèque, censé acheter son silence, n’a pourtant pas effacé la souffrance. Aujourd’hui, elle le dit sans détour : « Je regrette d’avoir accepté cet accord. »

Un témoignage qui fait trembler la justice

Si Cassie a accepté de revenir à la barre, c’est pour raconter ce qu’elle avait, à l’époque, préféré taire. Elle décrit une relation de contrôle absolu, marquée par la peur, la manipulation et l’humiliation. À l’audience, elle parle des « freak-offs » : ces orgies organisées par P. Diddy, où elle était forcée de participer, droguée, filmée à son insu. Elle parle aussi des coups, des menaces, des crises, du sentiment d’être une « prisonnière dorée », piégée dans un luxe oppressant. « Il disait que sans lui, je n’étais rien », confie-t-elle, la voix calme mais ferme.

Son récit glace la salle, tant par les détails que par la lucidité avec laquelle elle les livre. Loin de fuir l’exposition médiatique, Cassie s’en sert aujourd’hui comme d’un levier. « Je suis restée silencieuse trop longtemps », dit-elle. En refusant désormais toute transaction, toute négociation, elle entend faire face jusqu’au bout. Son témoignage pourrait bien s’avérer crucial dans l’issue du procès. Plus qu’une victime, elle devient une actrice centrale du combat contre l’impunité dans l’industrie musicale. Et face à elle, l’image de P. Diddy, longtemps protégée par la célébrité, vacille un peu plus chaque jour.