Nicolas Sarkozy : mieux traité en prison que les autres détenus ? Un agent se confie

L’incarcération de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé, depuis le 21 octobre 2025, continue de susciter interrogations et témoignages inattendus. Alors que son entourage assure qu’aucun privilège ne lui est accordé, un agent de l’établissement dresse un tableau tout différent. Il évoque même une situation devenue "incontrôlable".

Entre menaces, insultes et surveillance rapprochée, l’ancien président traverse une détention particulièrement médiatisée. Mais derrière les murs, une autre réalité se dessine. Celle d’un flot de soutien sans précédent, qui bouleverse le quotidien du personnel et interroge sur un éventuel traitement à part.

Nicolas Sarkozy, un détenu très protégé, mais pas épargné

Les premiers jours de Nicolas Sarkozy à la Santé furent marqués par une forte hostilité de certains codétenus. Au point de nécessiter en permanence la présence de deux officiers de sécurité chargés d’assurer sa protection. L’ancien chef de l’État a immédiatement fait face à des insultes violentes et à des menaces de mort. Son avocat, Jean-Michel Darrois, insistait pourtant sur l’absence totale de privilège : "Ce n’est pas le Club Med ici […] Il est dans une cellule de 9 m², il y a du bruit tout le temps", rappelait-il. Tout en déplorant que "tous les prisonniers font du bruit, ils hurlent, ils tapent entre les murs". Malgré cette description d’une détention ordinaire, la pression qui pèse sur Sarkozy reste singulière. Notamment du fait de sa notoriété et des risques spécifiques liés à son statut.

Mais selon un agent pénitentiaire, ce quotidien rude serait contrebalancé par un soutien extérieur hors norme. L’ancien président recevrait en effet un volume de courrier sans équivalent dans l’histoire récente de la prison de la Santé. "En trente ans de service, je n’ai jamais vu ça", confie l’employé chargé du tri postal. À tel point que certains jours, les sacs postaux destinés uniquement à Nicolas Sarkozy dépasseraient en nombre l’ensemble du courrier destiné à tous les autres détenus réunis. Si sa détention reste éprouvante, cette attention exceptionnelle contraste fortement avec les conditions habituelles de l’établissement. De quoi interroger sur la manière dont l’administration parvient à gérer une telle singularité.

Un afflux massif de soutien qui perturbe le fonctionnement de la prison

Parmi les courriers qui submergent désormais le service postal de la Santé, des messages de solidarité affluent de toute la France. Les lettres reçues par Nicolas Sarkozy regorgent de mots d’encouragement. "Restez debout, vous n’êtes pas seul", "Soutien et respect éternel" ou encore "Tenez bon, je prie pour vous". Pour l’agent témoin de cette situation inédite, l’ampleur du phénomène dépasse les capacités ordinaires de l’administration pénitentiaire. Le personnel peine à absorber cette charge supplémentaire, qui s’ajoute aux contraintes déjà lourdes liées au suivi d’un détenu particulièrement exposé. Cette effervescence extérieure façonne un climat inhabituel dans la prison. Il révèle à la fois la popularité persistante de l’ex-président et les tensions logistiques qu’elle provoque.

À ces lettres s’ajoutent des mandats d’argent envoyés par des sympathisants. Parfois accompagnés de messages tout aussi fervents : "Pour que vous puissiez vous offrir un bon café", "Tenez bon président !", "Avec toute mon admiration". Bien que modestes, entre 10 et 20 euros, ces dons se multiplient au point de créer un véritable casse-tête administratif. "Le personnel ne sait plus comment gérer l’afflux de mandats. D’un côté, ce sont des marques de soutien à un citoyen. De l’autre, nous devons respecter les règles de neutralité et de confidentialité propres à toute incarcération", explique l’agent. Ce flot de générosité, inédit dans une telle proportion, alimente alors la question centrale : Nicolas Sarkozy bénéficie-t-il, malgré lui ou grâce à ses soutiens, d’un traitement différent de celui réservé aux autres détenus ?