Lio : la chanteuse revient sur l'une de ses dernières conversations avec son fils disparu, Diego

Lio dévoile comment son nouvel album est devenu un hommage à son fils Diego, disparu en mars. Entre douleur et création, elle raconte leurs derniers échanges et sa façon de lui rester liée.

Publié le par Lola Olivier
Lio : la chanteuse revient sur l'une de ses dernières conversations avec son fils disparu, Diego
© Quotidien TMC / Lio © Vivement Dimanche France 2 / Diego

Résumé de l'article

Lio mêle musique et douleur en dédiant son nouvel album à la mémoire de son fils Diego, avec un hommage personnel et une quête de résilience artistique.

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À l’approche d’un concert très attendu au Zénith de Caen, Lio vit une période où la lumière de la scène se mêle à une souffrance intime. Alors qu’elle s’apprête à célébrer les années 80 avec le public normand, la chanteuse porte encore le choc du décès de son fils Diego, survenu en mars dernier. Sa voix, habituellement vive, s’est chargée d’émotion à mesure que les hommages se sont mêlés à son retour musical.

Cette nouvelle ère artistique est marquée par la sortie de Geoid Party in the Sky. Un album qu’elle porte depuis plus d’un an et demi. Mais derrière l’excitation du lancement, Lio révèle combien ce projet s’est transformé en refuge, en espace où la création dialogue avec l’absence. Le 18 novembre, elle a livré une explication bouleversante. Le titre et la pochette de son disque sont directement liés à Diego. Ils prolongent l’une des dernières conversations qu’elle a eues avec lui.

L'album de Lio façonné par la perte

Lorsque Lio évoque Geoid Party in the Sky, son regard oscille entre fierté artistique et douleur maternelle. Au départ, explique-t-elle, elle voulait seulement un nom qui fasse "raconter des histoires", quelque chose de volontairement complexe ou inattendu. Mais les derniers mois de création ont été marqués par la présence de Diego, qui suivait de près son travail. "Sur la fin de cet album, et j'avais beaucoup parlé de cet album avec Diego… Diego est mort et la mort s'est invitée", confie-t-elle. Ce projet, qu’elle voulait libre et ludique, s’est alors teinté d’un sens nouveau. "Autant accueillir les invités surprise du mieux qu’on peut…". Ainsi, l’album est devenu pour elle un moyen de rester en lien avec son fils. Et d’intégrer sa mémoire sans la figer. Cette démarche transforme la musique en lieu de passage, où le souvenir et la création s’entrelacent sans s’opposer.

Le choix du mot Geoid s’est imposé comme une évidence à mesure que l’artiste cherchait un symbole. Elle rappelle que le géoïde est la forme irrégulière de la Terre, "un peu patate". Et qu’il constitue aussi l’anagramme du prénom Diego. Ce détail, presque anodin, a pris une dimension immense après la disparition du jeune homme. Pour Lio, ce nom était "une manière de l’avoir avec nous", un geste discret mais vibrant de sens. Elle a également confié la pochette de l’album à sa fille Esmeralda, pour maintenir autour d’elle une unité familiale malgré le traumatisme. "C'était aussi une manière pour moi de rester en famille". Lio raconte même la visite symbolique d’un papillon venu "dire bonjour" au moment de la finalisation. Un signe qu’elle a choisi d’accueillir avec douceur.

L’hommage à Diego et la reconstruction

L’hommage à Diego traverse l’album, mais aussi les mots de sa mère. Le premier titre, L’amour de ma vie, lui est directement dédié. "C’était sa chanson préférée. C’est sa chanson préférée de cet album", affirme-t-elle en souriant malgré l’émotion. Ce choix permet à Lio de maintenir vivant ce qu’ils partageaient, notamment leurs discussions autour du disque. Invitée dans C à vous le 8 avril, elle avait déjà tenu à rétablir la vérité sur les circonstances de la mort de Diego. "Diego ne s’est pas suicidé mais, lors d’une crise à Paris, s’est échappé et le monstre a pris le dessus dans sa tête pour l’assassiner". Elle insistait alors sur le fait qu’il n’avait "jamais eu de pulsion suicidaire", rappelant qu’il nourrissait "une multitude de projets". Cette précision est essentielle pour elle : restituer la réalité de son fils contre les interprétations et les omissions.

Dans ce même entretien, Lio a dénoncé la violence des jugements reçus après le drame. Certains lui reprochant de continuer à monter sur scène. "J’ai reçu beaucoup de témoignages qui me disaient que je ne devais pas aimer assez mon fils", confiait-elle, la gorge serrée. Mais elle répond avec une dignité ferme : "Nécessité fait loi. Moi, je dois travailler et j’ai encore d’autres enfants, j’ai des petits-enfants". Chanter, explique-t-elle, n’est pas une fuite mais une nécessité vitale. Comme un moyen de tenir debout et de rester utile à ceux qui dépendent d’elle. La musique devient alors un outil de résilience, un territoire où elle reconstruit ce que la douleur a fissuré. À Caen comme ailleurs, elle montera sur scène avec cette force nouvelle. Celle d’une mère qui transforme son chagrin en hommage vivant.

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