La Star Academy au cœur d’une polémique de cyberharcèlement

Depuis le lancement de sa nouvelle saison, la Star Academy fait de nouveau vibrer les amateurs de musique… mais aussi les réseaux sociaux, parfois pour le pire. Malgré les appels répétés à la bienveillance, le télé-crochet de TF1 est aujourd’hui au centre d’une polémique liée à l’ampleur du cyberharcèlement visant aussi bien les élèves que les professeurs. Un phénomène devenu si préoccupant que la production a dû saisir les autorités.

Des chiffres alarmants sur les réseaux sociaux

Dès avant le prime de lancement, le président d’Endemol France, Jean-Louis Blot, se montrait lucide : « Il va y avoir de la haine. » Désormais, cette certitude se vérifie tristement. Chaque semaine, des flots de commentaires violents se déversent sur les réseaux, ciblant les candidats pour leurs performances, leurs personnalités ou même leur apparence. Loin d’être anecdotiques, ces attaques constituent une mécanique de dénigrement qui dépasse le simple cadre de la critique artistique.

Selon l’outil de veille numérique Visibrain, près de 20 % des messages publiés autour de l’émission relèveraient du cyberharcèlement. Un chiffre stable, mais alarmant, qui souligne une hostilité structurelle. Récemment, la candidate Lily en a fait les frais : menacée d’élimination, elle a concentré à elle seule la moitié des messages négatifs. Des publications la visant ont parfois dépassé les 100 000 vues, multipliant les réactions haineuses et appelant ouvertement à son départ.

L’année précédente, la violence des propos avait franchi un nouveau seuil avec les attaques racistes et misogynes contre Ebony, finaliste de l’émission. La situation avait conduit la production et plusieurs associations, dont SOS Racisme, à se mobiliser et à déposer plainte. Un précédent lourd de sens, qui démontre que derrière le divertissement se cachent des réalités humaines bien plus sombres.

Les professeurs également dans la tourmente

Mais cette saison, les candidats ne sont pas les seuls visés. Le corps professoral est lui aussi pris pour cible. La professeure d’expression scénique Marlène Schaff a récemment dénoncé sur X des « rivières de haine » dont elle ferait l’objet. Soutenue publiquement par la répétitrice Lucie Bernardoni, elle s’est dite blessée par la virulence des critiques, parfois personnelles, qui la visent. « Ici, il n’y a de place que pour l’amour de la musique et la transmission », a rappelé sa collègue, appelant à un retour au respect.

Face à la multiplication des attaques, TF1 et Endemol France ont publié un communiqué rappelant que « la Star Academy doit rester un espace de bienveillance » et annonçant avoir engagé « des démarches auprès des autorités compétentes ». Un message vu plus d’un million de fois, qui témoigne autant de l’ampleur du problème que de l’urgence d’y répondre.

Derrière les écrans, il y a des êtres humains

Les anciens élèves s’expriment également. Ema a confié combien les messages haineux l’avaient affectée après son élimination. Plus récemment, Mehdi, premier candidat sorti cette saison, a dénoncé les insultes reçues pour avoir soutenu ses camarades. Tous rappellent une vérité simple mais souvent oubliée : derrière chaque pseudo se trouve une personne réelle, avec sa sensibilité.

Au-delà de la Star Academy, cette polémique pose une question plus large : jusqu’où peut aller la violence ordinaire sur les réseaux sociaux ? Dans une époque où la parole est décuplée par l’instantanéité et l’anonymat, le télé-crochet devient le miroir d’un malaise collectif. La musique rassemble, mais Internet divise parfois brutalement. Reste à espérer que les appels à la responsabilité, appuyés par des actions judiciaires, permettront enfin de rendre à ce programme son essence première : un espace de rêve, de talent et de passion, libéré de la haine.

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