Koba LaD : le rappeur est condamné à 6 ans de prison ferme pour homicide involontaire aggravé

Le tribunal correctionnel de Créteil a rendu son verdict : Koba LaD, de son vrai nom Marcel Junior Loutarila, a été condamné à six ans de prison ferme pour homicide involontaire aggravé, mercredi 25 juin. Un an après l’accident de la route qui a coûté la vie à son ami et styliste William Dogbey, le rappeur de 25 ans est reconnu coupable de conduite dangereuse sous stupéfiants.

Dans une salle d’audience surchargée, l’artiste est apparu grave, conscient du tournant tragique qu’a pris sa trajectoire. Retour sur une affaire qui a secoué le monde du rap et endeuillé une famille.

Une course folle qui tourne au drame

Le 10 septembre 2024, sur l’A86 à Créteil, Koba LaD prend le volant de son Audi RS4, accompagné de son ami William Dogbey et de la compagne de ce dernier. Vers 22h45, le véhicule quitte brutalement la voie rapide pour accéder à une station-service. Le choc est terrible : après avoir percuté une glissière à plus de 100 km/h, la berline heurte un camion à l’arrêt. William Dogbey, assis à l’avant, meurt sur le coup. Koba LaD et la passagère arrière sont blessés légèrement. Et rapidement, les analyses révèlent que le conducteur était positif au THC, principe actif du cannabis.

Mais très vite, le comportement du rappeur après l’accident soulève de nombreuses interrogations. Plutôt que d’appeler les secours, il contacte ses proches. Lors de l’audience, il se défend : « J’ai vu le cerveau de mon pote, vous vous rendez compte, madame ? » Un état de choc, selon lui, qui ne convainc pas totalement la présidente. Huit infractions routières en sept mois, deux retraits de permis, détentions de cannabis en prison : le passif judiciaire du rappeur pèse lourd. Le procureur a requis sept ans de prison. À ce titre, il a souligné que « répéter une erreur devient un choix ».

Le procès de Koba LaD marqué par les larmes et la colère

Dans la salle d’audience, bondée et surchauffée, les familles du prévenu et de la victime peinent à contenir leur émotion. Le père de William, Luc Dogbey, parle avec retenue : « M. Loutarila a présenté des excuses, je les entends. » Mais sa sœur, en larmes, interpelle les juges : « Je veux qu’il soit en prison, c’est un danger public. » Même la passagère du véhicule, également en couple avec la victime à l’époque, craque :

 Je pensais qu’on allait tous mourir. J’ai vu son visage…

Les témoignages s’enchaînent, accablants, émaillés d’accusations de pressions et de manipulations.

Détenu provisoirement depuis l’accident, Koba LaD n’a cessé d’alterner entre regrets sincères et justifications floues. Son avocat, Me Arthur Vercken, dénonce un « procès moral » plus qu’un débat de droit. Condamné à six ans de prison avec maintien en détention, le rappeur se voit aussi interdire de repasser son permis pendant dix ans. Son avenir artistique, déjà compromis par d’autres condamnations et mises en examen, s’assombrit. Pour le père de la victime, ce jugement est « relativement équilibré ». Pour Koba LaD, c’est peut-être le début d’un long chemin de réparation.