Décès de Brigitte Bardot : les derniers mots de l'actrice prononcés dans les bras de son mari

La France perd l’une de ses figures les plus puissantes et paradoxales. Brigitte Bardot est morte ce dimanche 28 décembre 2025, à l’âge de 91 ans, après plusieurs mois de santé fragile. Retirée depuis des décennies de la vie publique, elle s’est éteinte à La Madrague, sa maison de Saint-Tropez, loin du tumulte, fidèle à ce choix radical de liberté qu’elle avait fait très tôt.

Actrice mythique, femme affranchie, militante animale intransigeante, Brigitte Bardot laisse derrière elle bien plus qu’une filmographie culte. Elle lègue une image indélébile, une fracture culturelle, et un combat poursuivi jusqu’à son dernier souffle. À ses côtés, jusqu’au bout, un homme : Bernard d’Ormale, son mari depuis plus de trente ans.

Une vie de ruptures : du mythe Brigitte Bardot à la radicalité du retrait

Dès les années 1950, Brigitte Bardot impose une révolution silencieuse. Avec Et Dieu… créa la femme, elle fait exploser les cadres moraux de l’après-guerre. Sa sensualité n’est ni feinte ni docile : elle dérange, fascine, inquiète. Très vite, elle devient plus qu’une actrice — un symbole. Une femme qui refuse les rôles assignés, dans le cinéma comme dans la vie. À 39 ans, en 1973, elle prend une décision que peu oseraient : tout arrêter. Cinéma, musique, mondanités. Quarante-cinq films, soixante-dix chansons, et puis le silence. Une rupture définitive, au profit d’un engagement total pour la cause animale.

En 1986, elle fonde la Fondation Brigitte Bardot, qu’elle suivra avec une intransigeance farouche jusqu’à ses derniers jours. Ces dernières années, sa santé s’était considérablement fragilisée. Hospitalisée à l’automne pour une lourde intervention, elle avait ensuite regagné La Madrague, affaiblie mais lucide. En janvier 2023 déjà, elle souffrait de troubles respiratoires sévères. Le 22 octobre dernier, elle avait dû démentir publiquement une fausse annonce de décès, déclarant alors : « Je n’ai pas l’intention de tirer ma révérence. » Deux mois plus tard, la fatigue aura finalement eu raison d’elle.

Bernard d’Ormale, présent jusqu’au dernier souffle

C’est dans le calme absolu que Brigitte Bardot s’est éteinte. Selon des proches de la Fondation, Bernard d’Ormale se trouvait à ses côtés au moment précis de sa mort. Rien ne laissait présager l’instant. Elle respirait paisiblement, comme endormie. Puis, à 05h55, elle aurait murmuré un dernier mot, presque imperceptible, mais chargé d’intimité : « piou piou », un surnom tendre qu’elle réservait à son mari. Quelques secondes plus tard, elle s’en allait, sans agitation, sans lutte, laissant derrière elle une vie hors normes. Depuis plusieurs mois, son état de santé inquiétait son entourage. Affaiblie physiquement, elle restait néanmoins profondément attachée à ses combats. Même diminuée, elle continuait de suivre les actions de sa fondation, de s’indigner face aux mauvais traitements infligés aux animaux, fidèle à cette colère morale qui avait façonné sa seconde vie.

Mariée à Bernard d’Ormale depuis 1992, Brigitte Bardot avait trouvé auprès de lui une forme de stabilité qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Après des amours passionnées et souvent destructrices — Roger Vadim, Jacques Charrier, Gunter Sachs, Serge Gainsbourg —, elle avait choisi un compagnon éloigné du monde du spectacle, partageant son besoin de retrait et de silence. C’est à La Madrague, entourée de la mer, de ses animaux et de cet amour discret, qu’elle a vécu ses dernières années. Et c’est là, dans ce refuge devenu symbole de sa liberté absolue, qu’elle a rendu son dernier souffle — sans scène, sans éclat, fidèle à elle-même jusqu’au bout.