Depuis la parution du livre Les derniers jours du Samouraï, une onde de choc secoue le clan Delon. Les témoignages poignants d’Anthony et Alain-Fabien, les fils du monstre sacré du cinéma français, lèvent le voile sur une figure paternelle bien différente de l’icône publique adulée, longtemps en couple avec Mireille Darc.
Dans cet ouvrage coécrit par Laurence Pieau et François Vignolle, la parole est enfin donnée aux proches d’Alain Delon. Ce sont des récits de violences psychologiques et physiques, d’intimidation, et de menaces armées qui dessinent le portrait d’un homme instable, dont l’autorité semblait reposer sur la peur. Entre tensions testamentaires et souvenirs douloureux, une image plus sombre du Samouraï se dessine.
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Une violence révélée au cœur du cercle intime
Les révélations contenues dans Les derniers jours du Samouraï brisent le silence pesant autour de la figure paternelle d’Alain Delon. L’acteur, décédé, est décrit par ses fils comme un homme en proie à des accès de violence récurrents. Hiromi Rollin, sa dernière compagne présumée, évoque un quotidien ponctué d’humiliations et de menaces. « Il m’a attrapée, m’a baissé la tête et m’a mis le revolver derrière », déclare-t-elle. Une scène effrayante, symbole d’une emprise violente, physique et psychologique. Cette parole libérée donne corps à une souffrance longtemps enfouie. Et renforce l’idée d’un climat délétère au sein du domicile familial.
Les fils d’Alain Delon ne sont pas en reste dans ces témoignages glaçants. Alain-Fabien, le plus jeune, se souvient d’un moment où son père a pointé un fusil à pompe sur un employé, pour une phrase jugée trop répétée : « Je vous comprends, monsieur Delon ». Un détail anecdotique devenu prétexte à une réaction extrême. Ce récit, parmi d’autres, illustre la peur constante qui régnait autour de l’acteur. S’il n’a « jamais touché un cheveu » de sa fille Anouchka, comme tient à le préciser Alain-Fabien, ses deux fils semblent avoir été les principales victimes d’un père impulsif et autoritaire. Ces révélations marquent une rupture entre l’icône du cinéma et l’homme que ses enfants ont connu.
Un héritage lourd à porter pour les fils Delon
Au-delà des épisodes de violence physique, ce sont les mécanismes de contrôle moral qu’Alain Delon aurait exercés qui marquent les esprits. D’après Alain-Fabien, son père savait manier les menaces financières et affectives avec autant d’efficacité que les armes. « Quand il n’avait plus d’atteinte physique sur vous, c’était moral », explique-t-il. L’argent devenait alors un levier d’autorité, un outil de chantage destiné à maintenir son emprise. Cette « déconstruction, petit à petit », comme il l’appelle, témoigne d’une relation profondément toxique. Dans laquelle les liens familiaux étaient conditionnés à la soumission.
Ces accusations prennent un écho particulier dans le contexte actuel, où l’on découvre l’existence d’un second testament désignant Anouchka comme seule détentrice du droit moral. Un choix perçu comme une mise à l’écart brutale d’Anthony et Alain-Fabien, et qui accentue les tensions familiales. Ce climat explosif alimente les soupçons d’une mésentente ancienne et profonde. Les révélations du livre ne sont pas seulement celles d’une violence passée, mais aussi d’un conflit d’héritage où s’opposent douleur personnelle et mémoire publique. Le nom Delon, porteur de gloire, semble aujourd’hui associé à une fracture familiale irréconciliable.