Procès de Cédric Jubillar : l'aveu troublant sur son fils Louis, 11 ans

Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme, se poursuit devant la cour d'assises du Tarn. Dans le box, l'homme de 36 ans se tient droit, mains derrière le dos. Addiction au cannabis et à la pornographie, finances cachées à son épouse... Le profil troublant du père de famille se précise peu à peu au cours des débats. Et révèle les traces laissées par un homme brisé par la violence. Son passé se déroule comme un dossier, clinique, froid, presque impersonnel.  Il parle de son père biologique, quasiment absent.

« Mon père biologique, je l’ai rencontré deux fois, mais c’est tout. Il était venu deux fois sur Albi et ça en est resté là. Je devais avoir 13, 14 ou 15 ans grand maximum », raconte-t-il, avec détachement. Puis Cédric Jubillar précise être lui-même à l'origine de ces rencontres : « un besoin de savoir qui il était, de qui je descendais ». Une facette jusqu'ici inconnue se dévoile. À l'âge de sept ans, il rejoint sa mère, installée avec Olivier F. Privé d’autre présence masculine, il le considère comme un « papa ». Mais très vite, le tableau s’assombrit.

Cédric Jubillar : son enfance marquée par la violence

Cédric Jubillar dépeint une enfance marquée par les coups et le silence. « Je l’appelais papa, c’était lui le référent pour moi mais il a toujours été distant, pas trop présent, il consacrait tout son temps à l’ordinateur. Aujourd’hui, c’est une image paternelle », reconnait-il. Puis, d’une voix mécanique, il en vient au nœud de l’histoire : la violence. « Je pense que je devais pas être un bon fils puisque j’ai été maltraité, ce devait être de ma faute. Des fessées, des gifles, ça dépendait. Il sentait pas sa force, peut-être qu’il le faisait trop fort », explique-t-il.

« J’ai toujours eu du mal à parler de ce sujet qui me tient à cœur, ça me fait du mal d’en reparler. Parfois c’était mémorable. C’était parfois plus d’une centaine de fessées sur les fesses », ajoute Cédric Jubillar. Dans la salle, le silence est lourd. Le suspect, lui, poursuit, impassible. Il évoque notamment un œil au beurre noir. Un coup de pied. Une chute dans les escaliers. « Cela fait partie des quelques fois où ça a été mémorable, mais il n’y en a pas eu beaucoup, des comme ça », lâche-t-il.

Son aveu glaçant sur son fils de 11 ans

Un schéma familial toxique que Cédric Jubillar a lui-même reproduit avec son fils, Louis. Lorsque l'avocat général lui demande : « Pour la maltraitance, vous n’étiez pas un bon fils selon vous parce que vous avez été maltraité », et ajoute :  « Louis, il a été maltraité, on est d’accord ? ». Le prévenu, qui porte un tatouage du nom de Louis sur le cou, concède : « Pas comme moi, mais oui ». Le peintre-plaquiste de profession avoue avoir maltraité son fils, et explique son comportement : « Parce que j’ai reproduit le schéma que j’ai vécu ».

Nos confrères, présents au procès, parlent de gifles, de fessées, et d'humiliations. Aujourd'hui, Louis, 11 ans et Elyah, 6 ans, vivent avec leur tante et leur oncle. Et selon l'administratrice qui représente leurs intérêts, le jeune garçon, « est convaincu que son papa est responsable et demande que son père dise où est le corps ». Et ce « pour qu'on puisse retrouver sa maman », dit-elle. Pour cette porte-parole, les deux enfants, « vont relativement bien » malgré le traumatisme. Ils se posent tout de même des questions sur l'absence de leur maman. Affaire à suivre.