Cédric Jubillar condamné à 30 ans de prison : les raisons de sa condamnation
Sans corps, sans aveux, ni véritable scène de crime, Cédric Jubillar a été reconnu coupable du meurtre de sa femme. Mais alors, comment les jurés en sont-ils arrivés à cette conviction ? Entre portrait dérangeant, contradictions troublantes et absence totale de remords, retour sur les éléments qui ont fait pencher la balance.
Résumé de l'article
Retour sur les raisons qui ont poussé les jurés à déclarer Cédric Jubillar coupable du meurtre de sa femme.
Six jours après la condamnation de Cédric Jubillar à trente ans de prison pour le meurtre de son épouse Delphine, l’arrêt motivé de la cour d’assises du Tarn, révélé par Le Parisien, vient lever le voile sur les raisons de ce verdict. En douze pages, ce document détaille un comportement jugé glaçant : absence totale de remords, indifférence face à la douleur de ses enfants, et une personnalité décrite comme autoritaire, arrogante et manipulatrice. Autant d’éléments qui ont convaincu les jurés de sa culpabilité.
Lors des quatre semaines de procès, Cédric Jubillar n’a pas exprimé le moindre regret. « Il n’a exprimé aucun remords, restant autocentré sans aucune remise en question », note l’arrêt. La cour a aussi relevé son « absence de réaction à l’évocation de la souffrance et des questionnements de ses enfants ». Pour les magistrats, ce comportement témoigne d’un profond déni de ses actes. L’enquête de personnalité, quant à elle, a pesé lourd dans l’évaluation de sa dangerosité, décrivant un homme « autoritaire, extravagant, arrogant, vantard, séducteur, manipulateur ou encore impulsif », d’après Le Parisien.
Un divorce inévitable… et hors de contrôle pour Cédric Jubillar
Pour la cour, l’accusé « n’a pas pris la mesure de la gravité de ses actes, ni encore des raisons de son passage à l’acte ». Les juges rappellent que Delphine Jubillar n’a pas pu partir volontairement le soir du drame et qu’elle est bien décédée « à la suite de l’action d’un tiers ». Quelques mois avant sa disparition, elle avait d’ailleurs entamé une liaison extra-conjugale, via un site de rencontres. Cette relation, connue de son mari, a marqué un tournant dans leur couple… Bien qu’il ait affirmé "accepter" le divorce, les juges estiment qu’il s’agissait uniquement d’« une acceptation de circonstance ».
Entre août et décembre 2020, Cédric Jubillar accède à son compte Facebook, espionne ses relevés bancaires, la géolocalise, et surveille ses achats en ligne… Ce contrôle constant traduit, selon la cour, une obsession grandissante. Le jour de la disparition de Delphine, elle venait de modifier ses codes bancaires, tandis que son mari menaçait de mettre fin à ses jours si le divorce se confirmait. Les juges soulignent aussi un élément déterminant : la position de la Peugeot 207 entre les 15 et 16 décembre, au cœur de leurs conclusions. « Seul Cédric Jubillar est celui qui a pu manoeuvrer le véhicule Peugeot 207 dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 », écrivent-ils.
Entre menaces assumées et confidences troublantes
Le comportement de Cédric Jubillar avant et après la disparition de sa femme a également joué un rôle déterminant. Il avait notamment déclaré à Nadine, sa mère, qu’il allait « tuer » et « enterrer » Delphine. Devant la cour, l’accusé a reconnu avoir prononcé des menaces de mort, qu’il a mises sur le dos de la colère, mais a nié tout propos concernant un enterrement. Pourtant, deux femmes ayant partagé sa vie après la disparition de son épouse, Jennifer et Séverine, ont témoigné qu’il leur avait confié qu’il était responsable du meurtre.
Sans compter qu’un ancien codétenu a confirmé leurs propos, affirmant que Cédric Jubillar lui aurait indiqué que le corps de Delphine se trouvait « au niveau de la ferme qui a brûlé ». Face à ces témoignages accablants et concordants, l’accusé a plaidé l’ironie, un argument qui n’a pas convaincu les jurés. Pour la cour, tous ces éléments ne laissent aucune place au doute quant à sa culpabilité, justifiant la peine de 30 ans prononcée à son encontre. Et vous, qu’en pensez-vous ?