Jenna Ortega : elle se livre sur sa peur face à l’intelligence artificielle dans le cinéma

Jenna Ortega alerte sur l’IA au cinéma, craignant une perte d’âme artistique, tandis que Bong Joon-ho et Céline Song défendent la création humaine.

Publié le par Lola Olivier
Jenna Ortega : elle se livre sur sa peur face à l’intelligence artificielle dans le cinéma
© Instagram / Jenna Ortega

Résumé de l'article

Jenna Ortega exprime ses craintes face à l'impact de l'intelligence artificielle sur le cinéma, soulignant l'importance de préserver l'âme et l'humanité de la création artistique.

Sommaire
Tout sur Mercredi

L’ascension fulgurante de l’intelligence artificielle dans l’industrie du cinéma suscite un mélange d’enthousiasme, d’interrogations et de craintes. Parmi les voix qui s’élèvent, celle de Jenna Ortega résonne particulièrement fort. Celle-ci est portée par une lucidité et une inquiétude assumée face à cette mutation technologique majeure.

Lors du Festival international du film de Marrakech, l’actrice s’est exprimée. Et ce, aux côtés de personnalités comme Bong Joon-ho et Céline Song, toutes préoccupées par le même sujet. Ensemble, ils rappellent que l’avenir de la création artistique dépend de la manière dont cette technologie sera apprivoisée, ou combattue. Notamment afin de préserver l’essence humaine du cinéma.

Jenna Ortega face à une "boîte de Pandore" technologique

Pour Jenna Ortega, l’essor de l’intelligence artificielle ne se résume pas à une simple évolution technique. De fait, il réveille une inquiétude profonde. Interrogée sur son regard face à l’IA dans les productions cinématographiques, elle explique que "nous avons toujours tendance à exagérer, et je pense qu'il est très facile de ressentir de la terreur, c'est mon cas, face à une incertitude profonde". Selon elle, l’ouverture de cette nouvelle ère s’apparente à "ouvrir la boîte de Pandore". Cette métaphore traduit à la fois la fascination et la crainte. De fait, l’IA peut offrir des possibilités inédites. Mais elle menace aussi d’échapper au contrôle des artistes et des institutions. Jenna Ortega souligne que les professionnels du cinéma se retrouvent déjà confrontés à des systèmes capables de créer, imiter ou remplacer des processus créatifs essentiels. Son inquiétude rejoint celle d’une grande partie des créateurs qui alertent sur la nécessité d’encadrer ces outils.

Pour autant, au cœur de son discours, Jenna Ortega défend une conviction profonde. Celle que l’art repose sur des failles, des hésitations, des intuitions humaines qu’aucun programme ne peut reproduire. Elle rappelle que dans "ces temps difficiles et confus", les artistes sont souvent poussés à créer davantage. Et à se battre pour protéger ce qui fait la singularité des œuvres : l’âme. "Il y a certaines choses que l'IA ne peut tout simplement pas reproduire. La difficulté et les erreurs ont leur beauté, et un ordinateur en est incapable. Un ordinateur n'a pas d'âme". L’actrice va plus loin en évoquant la possibilité que le public finisse par se lasser d’un contenu sans texture, ni fragilité, ni vérité humaine. "J’espère que l'IA atteindra un point où elle deviendra une sorte de malbouffe intellectuelle, nous dégoûtant sans que nous sachions pourquoi". Selon elle, cette saturation pourrait raviver le désir d’un cinéma authentiquement humain.

Des artistes unis pour défendre l’humanité de la création

Si Jenna Ortega adopte une posture lucide et nuancée, d’autres artistes se montrent plus radicaux dans leur rapport à l'IA. Bong Joon-ho, cinéaste de films majeurs tels que Parasite ou Mother, oscille entre humour noir et véritable mise en garde. Il affirme d’abord, non sans ironie, que "l'IA est une bonne chose car elle marque le début d'une réflexion sérieuse de l'humanité sur ce que seuls les humains peuvent faire". Mais il enchaîne aussitôt avec une déclaration volontairement provocatrice. "Je vais organiser une unité militaire dont la seule mission sera d'anéantir l'IA dans le monde entier". Le réalisateur expose une inquiétude partagée. Celle que la technologie pousse les artistes à s’interroger sur ce qui constitue l’irréductible humanité dans un processus créatif. Bong Joon-ho suggère que cette réflexion, même si elle est forcée par les circonstances, pourrait paradoxalement renforcer la singularité de la création humaine.

Céline Song, quant à elle, adopte un ton frontal, reprenant Guillermo del Toro : "À bas l’IA !". La réalisatrice de Past Lives insiste sur les conséquences globales d’une technologie qui "colonise nos esprits et influence notre rapport aux images et aux sons". Pour elle, l’enjeu dépasse le simple confort technique. "La première chose que nous sommes venus défendre en tant qu'artistes, c'est l’humanité. Nous ne sommes pas là pour réfléchir à ce qui facilite la vie humaine, mais à ce qui la rend vivante". Ce rappel fort appelle à recentrer la création sur ses fondamentaux. À savoir, la sensibilité, la subjectivité, la perception intime et irrationnelle du monde. Face à l'ampleur de cette transformation technologique, les déclarations de Song, comme celles de Bong Joon-ho et Jenna Ortega, sonnent comme un avertissement collectif. Ensemble, ils dessinent un front d’artistes décidés à préserver ce qui fait du cinéma un art profondément humain.

Mentionnés dans cet article

Dernières news sur Mercredi

Tout sur Mercredi

Toutes les news Ciné-Séries

Toutes les actualités ciné-séries
by FacebookInstagram YouTubeLinkedInPinterest officielles logo