Procès Pélicot : plusieurs femmes sont venues soutenir leur mari accusé

Alors que la quatrième semaine du procès de Mazan se déroule actuellement à la Cour d’assises d’Avignon, les nombreux témoignages ainsi que les plaidoiries des avocats tentent de faire la lumière sur cette sordide affaire. Mais certaines prises de position ne font pas l’unanimité. C’est notamment le cas de celles de l’avocate de la défense Nadia El Bouroumi. Après ses comportements déplacés, elle s’est excusée avant d’annoncer porter plainte.

Il faut dire que les 51 accusés de ce procès public donnent du fil à retordre à la justice, et aux internautes. Arrêté en novembre 2020 après avoir filmé sous les jupes de femmes dans un supermarché deux mois plus tôt, Dominique Pelicot comparait aujourd’hui pour avoir violé et fait violer sa femme pendant près de 10 ans. À ses côtés, les 50 autres prévenus sont quelquefois soutenus par leurs épouses. C’est le cas de Cyrille D., dont la femme et la fille sont présentes.

La femme d’un accusé du procès Pelicot témoigne

« Pourquoi ne pas le croire, pourquoi croire tout le monde et pas lui ? On croit en sa version, car on sait que ce n’est pas un violeur, on a aucun doute« , déclarent à l’unisson Valérie, la mère, et Erica, la fille. Elles sont venues soutenir Cyrille D, mari et père. Âgé de 54 ans au moment des faits, ce dernier s’est rendu chez les Pelicot à Mazan le 2 septembre 2019. Il estime alors avoir affaire à « un couple consentant ». Au même moment, sa femme et sa fille sont parties en vacances. Pour elle, aucun doute sur le fait qu’il ait été « manipulé » par Dominique Pelicot. Il en ressort même une colère évidente à son encontre.

Filmé par ce dernier, Cyrille D. impose des pénétrations et une fellation à Gisèle Pelicot. Elle est alors droguée et endormie. Et manque même de s’étouffer d’après lui. « On y pense tout le temps, tout le temps, tout le temps… C’est dur, mais on ne le lâchera pas, on est convaincues, on est sûres que ce n’est pas un violeur. Sinon on ne serait pas là. On ne défend pas les indéfendables », déclare la fille de l’accusé. Pourtant, les policiers venus l’interpeller le 9 février 2021 notent bien que lui et Dominique Pelicot « s’attachent à ne pas faire de bruit » pendant l’acte. Pour Cyrille D., ce qu’il a fait est impardonnable.

Procès des viols de Mazan – «J'ai beugué» : Cyrille D., troisième accusé, reconnaît avoir violé Gisèle Pelicot https://t.co/rArvqWUsbD

— Europe 1 (@Europe1) September 20, 2024

Elle affirme que son époux n’est pas un violeur

« J’ai 54 ans et c’est vrai que j’ai outrepassé le consentement. […] La femme n’appartient pas à l’homme, c’est là où je m’en veux », explique-t-il. « Ils m’ont dit que mon conjoint est accusé de viol. J’ai compris de vol. J’ai dit ‘non, ce n’est pas possible, vous vous trompez de personne’. Ils m’ont montré des photos de mon mari, je l’ai tout de suite reconnu », se souvient sa femme Valérie. Aussitôt incarcéré pour viol sur la personne de Gisèle Pelicot, l’homme reçoit la visite des siens au parloir. Deux semaines plus tard, il tente de mettre fin à ses jours.

« C’était à cause de la culpabilité envers Gisèle Pelicot », estime sa fille. Quant à Valérie, elle assure la chose suivante au sujet de leurs nombreuses années de vie commune : « Il ne m’a jamais forcée, il m’a toujours respectée ». Selon la psychiatre Christine Barois, « il y a du déni car il faut arriver à penser l’impensable, on doit penser à la dépendance affective mais aussi financière (envers leur époux). Il y a un arrangement avec la réalité monstrueux qui doit se mettre en place. » De quoi expliquer ce soutien inconditionnel. Malgré tout, Valérie est aujourd’hui séparée de Cyrille D.

Procès des viols de Mazan : Cyrille D. a reconnu "être passé outre le consentement" de Gisèle Pelicot
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— France Bleu (@francebleu) September 20, 2024