Paris : un élève officier censé participer au défilé du 14 juillet chute d’un pont

Ce lundi matin, comme chaque année, la France a célébré sa fête nationale avec un défilé militaire impressionnant sur les Champs-Élysées. Mais dans les rangs de l’École militaire interarmes (EMIA), l’ambiance était tout autre. La promotion 2024 marchait sans l’un de ses camarades : le sous-lieutenant Antoine Alix, 31 ans, mort tragiquement dans la nuit du 13 au 14 juillet.

Le jeune officier, en fin de formation, devait défiler avec ses pairs. Quelques heures plus tôt, il rentrait du bal des défilants, événement traditionnel organisé la veille du 14 juillet pour les militaires participant à la cérémonie. Selon les premières constatations, il aurait escaladé le pont Caulaincourt, dans le 18e arrondissement de Paris, avant de faire une chute mortelle de 15 mètres dans le cimetière de Montmartre. L’armée, comme ses camarades, est sous le choc. Une enquête est en cours pour comprendre ce qui s’est réellement passé.

Une chute accidentelle en pleine nuit, au cœur de Paris

Antoine Alix était en quartier libre ce samedi soir. Avec d’autres élèves officiers, il avait participé au bal des défilants, un moment de tradition et de cohésion avant les cérémonies du 14 juillet. Selon une source policière, c’est en rentrant de cette soirée qu’il aurait tenté d’escalader le pont métallique de la rue Caulaincourt, situé juste au-dessus du cimetière de Montmartre. Il aurait chuté dans le vide, d’une hauteur estimée à 15 mètres. Alertés dans la nuit, les secours n’ont rien pu faire. Le jeune homme est décédé sur place. L’enquête, confiée au commissariat du 18e arrondissement, est ouverte pour « recherche des causes de la mort ».

À ce stade, tout laisse penser à un accident. Aucune trace de violence, aucune intervention extérieure. Reste à comprendre pourquoi Antoine Alix s’est retrouvé à escalader cette structure en pleine nuit. Ce drame intervient dans un contexte symbolique fort. Et en ce jour si spécial, il a suscité une vive émotion dans les rangs militaires. Le ministère des Armées a confirmé l’information dimanche soir dans un communiqué. Il parle d’un « élève officier exemplaire », respecté par ses camarades et « animé d’une volonté sans faille de servir son pays ».

Un parcours sans faute, brutalement interrompu la veille du 14 juillet

Originaire de Mayotte, engagé dans l’armée de Terre depuis 2015, Antoine Alix a gravi les échelons avec sérieux. Il a servi au 7e régiment du matériel de Lyon, et a été déployé à deux reprises en opération extérieure, notamment au Sahel. En 2024, il a brillamment réussi le concours d’entrée à l’EMIA, l’une des écoles les plus exigeantes pour devenir officier. Il avait achevé sa formation, fier de représenter sa promotion lors du défilé de ce 14 juillet. Ce matin, sur les Champs-Élysées, ils étaient 7 000 militaires mobilisés : 5 600 à pied, 65 avions (dont cinq étrangers), 34 hélicoptères, 247 véhicules, et 200 chevaux de la Garde républicaine.

Antoine Alix devait en faire partie. Ses camarades ont défilé sans lui, avec dans les rangs une émotion palpable. Pour eux, l’image de cette journée restera marquée par l’absence de celui qui s’était toujours montré engagé, solidaire et déterminé. Le ministère a annoncé qu’une enquête interne accompagnerait l’investigation policière. En attendant, l’armée rend hommage à un soldat dont l’engagement s’est interrompu la veille de l’un des plus grands rendez-vous de sa carrière. Un destin brisé aux portes de la reconnaissance publique.

L'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan a la profonde tristesse de vous faire part du décès accidentel du sous-lieutenant Antoine ALIX.

Nos pensées vont à sa compagne, ses parents, ses proches et ses frères d'armes. pic.twitter.com/TZ248kaRnw

— Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (@SaintCyrCoet) July 13, 2025