Loïs Boisson (Roland-Garros) : on sait ce qu’elle va faire de ses 690 000€ de gains

Elle a fait chavirer Yannick Noah et le public parisien. Puis elle a redonné des couleurs au tennis féminin français. À seulement 22 ans, Loïs Boisson s’est imposée comme la grande révélation de Roland-Garros 2025. Malgré une élimination en demi-finale face à Coco Gauff, la jeune Savoyarde a séduit par son jeu, son tempérament, et son sourire franc en conférence de presse.

Deux jours après sa performance historique, Loïs Boisson savoure. Fatiguée mais radieuse, elle s’est confiée à France Télévisions avec sincérité. « Je me sens bien, même si la fatigue est tombée d’un coup », a-t-elle déclaré. Son calme et sa lucidité tranchent avec la frénésie qui entoure son parcours exceptionnel. Et désormais, une question brûle toutes les lèvres : que va-t-elle faire de ses 690 000 euros de gains ?

L’ascension fulgurante de Loïs Boisson sous les projecteurs de Roland-Garros

Avant que le tournoi ne commence, personne n’imaginait Loïs Boisson dans le dernier carré de Roland-Garros. Classée au-delà de la 300e place mondiale il y a encore quelques mois, elle s’est imposée avec panache face à des adversaires de très haut niveau. En huitièmes de finale, elle terrasse Jessica Pegula, numéro 3 mondiale. En quarts, elle récidive contre Mira Andreeva, 6e au classement WTA. Deux exploits coup sur coup qui l’ont propulsée au rang d’idole nationale, avant de s’incliner contre Coco Gauff. Mais cette défaite, sèche sur le papier (6-1, 6-2), ne ternit en rien sa performance : le public français a trouvé en elle une nouvelle ambassadrice. Cette montée en puissance, elle la vit avec simplicité. Originaire de Chambéry, formée entre les clubs de Nice et Lyon, elle n’a pas perdu le nord malgré l’emballement médiatique.

« Je ne sais même pas si je vais regarder la finale dames », a-t-elle confié à France Inter. Elle préfère suivre le tennis masculin et avoue un certain détachement vis-à-vis du tumulte. Une fraîcheur qui tranche avec l’univers parfois lisse du circuit, et qui renforce encore son capital sympathie. Elle le dit elle-même : « Je suis bien ». Et elle a toutes les raisons de l’être. Avec son parcours jusqu’en demi-finale, Loïs Boisson a gagné en visibilité… et empoché un chèque de 690 000 euros. Un tournant décisif dans sa jeune carrière, elle qui cumulait moins de 130 000 euros en gains avant Roland-Garros. Mais là où d’autres pourraient céder à la tentation du luxe, elle reste concentrée sur l’essentiel. À savoir, son tennis, comme elle l’a confié sur France 2.

Je vais surtout m’en servir pour mettre le plus de choses possibles en place pour me permettre d’aller encore plus loin.

Après la blessure, un chèque pour aller plus loin, pas pour flamber

Pas de sac griffé ni de bolide tape-à-l’œil : Loïs Boisson veut investir intelligemment. Ce gain inattendu va lui permettre de professionnaliser son entourage. Jusqu’à présent, elle voyageait uniquement avec son entraîneur. Désormais, elle envisage d’emmener un kinésithérapeute et un préparateur physique sur les tournois. Un changement d’échelle fondamental pour rivaliser avec les meilleures. Cette approche pragmatique confirme sa maturité. Elle sait que l’argent peut faire une différence… mais seulement s’il est bien utilisé. C’est une nouvelle étape dans sa carrière qu’elle entend aborder avec ambition, mais sans précipitation. De fait, elle revient de loin. En 2024, une rupture des ligaments croisés du genou gauche aurait pu briser son élan. Pourtant, elle s’est reconstruite avec patience et détermination.

Revenir à ce niveau en moins d’un an, après une telle blessure, relève de l’exploit. Roland-Garros a été son tremplin, mais elle voit déjà plus loin. Elle s’apprête à découvrir la saison sur gazon, une surface inédite pour elle. Elle ignore encore comment son jeu s’y adaptera, mais elle veut tenter. « J’ai hâte », dit-elle simplement. Ce nouvel élan s’accompagne d’une vraie confiance. Première Française au classement WTA (65e), elle n’a jamais été aussi bien placée pour viser haut. Et dans ses mots, l’ambition est palpable : gagner un jour un Grand Chelem. Loïs Boisson n’a pas gagné le tournoi cette année, mais elle a incontestablement marqué l’histoire. Et surtout, elle a ouvert un nouveau chapitre. Le tennis féminin français tient peut-être enfin sa nouvelle étoile.