Depuis plus de deux mois, le décès d’Agathe Hilairet, une jeune femme de 28 ans, demeure un mystère dans la commune de Vivonne. Son corps sans vie a été retrouvé dans un sous-bois un mois après sa disparition, sans que les causes de sa mort ne puissent être déterminées. La population locale, marquée par ce drame, reste suspendue aux maigres avancées de l’enquête.
Le 10 avril 2025, Agathe Hilairet sort pour son jogging habituel et ne rentre jamais. Rapidement, sa disparition déclenche une vaste mobilisation. Gendarmes, pompiers, drones et bénévoles ratissent la zone, en vain. Puis, le 4 mai, un promeneur découvre son corps dans une zone isolée. Depuis, l’émotion est toujours vive dans la Vienne, mais les zones d’ombre persistent.
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L’autopsie du corps d’Agathe Hilairet n’apporte aucune certitude
La découverte du corps d’Agathe Hilairet a d’abord fait naître l’espoir de réponses rapides. Pourtant, l’autopsie réalisée peu après la macabre trouvaille ne permet pas d’identifier clairement les causes de sa mort. Le corps, retrouvé dans une zone boisée difficile d’accès et laissé aux éléments durant plusieurs semaines, est dans un état de décomposition avancée. Cette situation rend l’analyse médico-légale particulièrement complexe. Les médecins légistes ne relèvent aucune trace évidente de violence ni aucun élément permettant d’orienter avec certitude l’enquête vers une piste criminelle ou accidentelle.
Face à cette impasse, les enquêteurs ont ordonné des analyses complémentaires. Il s’agit d’examens toxicologiques, de recherches de lésions internes, et de tests ADN afin de déceler toute présence suspecte. Ces analyses, longues et minutieuses, pourraient être déterminantes. Elles sont réalisées avec l’espoir de mettre en lumière des éléments invisibles à l’œil nu, et surtout de confirmer, ou d’infirmer, une éventuelle intervention humaine. Mais pour l’heure, ces examens n’ont pas livré leurs conclusions, maintenant le flou total autour du décès. Malgré le manque de réponses médicales, l’enquête judiciaire, elle, reste bien ouverte.
Une enquête judiciaire active, mais sans avancée publique
Deux mois après la disparition d’Agathe Hilairet, les investigations continuent activement sous la qualification d’« enlèvement et séquestration ». Une terminologie juridique lourde, mais qui, à ce stade, n’a pas été élargie à des faits d’homicide. Cela ne signifie toutefois pas que la piste criminelle soit écartée. Comme l’explique Jacques Dallest, magistrat honoraire, à France Bleu : « Cela signifie que le parquet ne dispose pas d’éléments suffisants pour élargir la saisine du juge à des faits de meurtre. La piste n’est pas exclue pour autant. »
Dans les faits, les services d’enquête ont déjà enregistré près de 180 signalements. Plusieurs campagnes de recueil de témoignages ont eu lieu dans Vivonne, en particulier pour reconstituer les mouvements et observations du jour de la disparition, le 10 avril. Le dossier est désormais entre les mains d’un juge d’instruction, mais la communication officielle se fait rare. Le silence des autorités nourrit les interrogations et laisse les proches d’Agathe dans une attente douloureuse. En l’absence de piste solide, le mystère entourant cette affaire continue d’inquiéter, et d’endeuiller tout un territoire.