En avril dernier, la jeune femme de 28 ans disparaissait lors d’un simple footing dans la Vienne. Son corps sans vie avait été retrouvé quelques semaines plus tard, sans explication claire sur les causes de sa mort. L’émotion avait alors saisi toute une région, marquée par l’inquiétude et la stupeur.
D’abord au point mort, l’enquête vient de connaître une avancée déterminante. L’un des suspects placés en garde à vue a reconnu un contact avec la victime. Plus encore, l’ADN d’Agathe Hilairet a été découvert dans son véhicule, un élément crucial qui pourrait sceller l’avenir judiciaire de cet homme déjà connu de la justice.
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L’ADN d’Agathe Hilairet, un élément clé pour les enquêteurs
Le 10 avril dernier, Agathe Hilairet quitte la maison familiale de Vivonne pour un footing matinal. Elle ne rentrera jamais. Dès les premières heures, une enquête pour disparition inquiétante est ouverte. Les habitants se mobilisent, les recherches s’intensifient, mais aucune piste ne permet de retrouver la jeune femme. Ce n’est qu’au début du mois de mai qu’un promeneur fait la macabre découverte : le corps d’Agathe est retrouvé dans un sous-bois, à quelques kilomètres du lieu où sa trace s’était perdue. L’émotion est immense, mais les circonstances de sa mort restent obscures. D’autant que les enquêteurs ne relèvent aucune trace évidente de violence.
L’affaire connaît un tournant en septembre, lors de l’interpellation de trois hommes. L’un d’eux, déjà fiché pour des infractions sexuelles et violentes, est placé en garde à vue. Les analyses réalisées sur son véhicule révèlent la présence de l’ADN d’Agathe. Une révélation capitale. « À ce stade, il reconnaît sa présence sur les lieux et avoir été en contact avec Agathe Hilairet », confirme la procureure de Poitiers, Rachel Bray. Un faisceau d’indices semble désormais accabler l’homme. Ce dernier va comparaître devant un juge en vue d’une mise en examen pour « meurtre précédé d’enlèvement et séquestration ». Pour la famille de la victime, ce rebondissement est un premier pas vers la vérité.
Un suspect au lourd passé judiciaire
Derrière l’image d’un simple salarié agricole, c’est un profil bien plus sombre qui se dessine. Âgé de 60 ans, le suspect a déjà purgé de lourdes peines. En 1994, il avait reçu une condamnation à douze ans de prison pour viol sous la menace d’une arme. Dix ans plus tard, en 2004, il écopait de trente ans de réclusion pour des faits similaires en récidive, assortis d’une période de sûreté de vingt ans. Un parcours marqué par la violence sexuelle et les récidives, qui soulève aujourd’hui de nombreuses interrogations sur les modalités de sa remise en liberté.
Car en avril dernier, au moment où Agathe Hilairet disparaît, l’homme venait tout juste de bénéficier d’un aménagement de peine. Transféré depuis un centre pénitentiaire en Corse, il séjournait dans la Vienne sous le régime du « placement extérieur ». Ce dispositif permet à certains détenus de travailler la journée et de réintégrer le soir un centre ou une structure associative. Un encadrement jugé insuffisant au regard de son passé judiciaire par plusieurs observateurs. Désormais, le suspect pourrait rapidement retourner derrière les barreaux, mais cette fois-ci dans le cadre d’une nouvelle mise en examen qui pourrait aboutir à une condamnation définitive pour meurtre.