Coupe du monde de rugby : pourquoi les rugbymen ont-ils les oreilles ‘en chou-fleur’ ?

Les joueurs de rugby ont un attribut bien particulier : l’oreille en chou-fleur. Déformée, boursouflée, elle est un vraie sujet de conversation. Certains l’adorent, quand d’autres l’ont en horreur. Comme Phil Greening, le talonneur du XV de la Rose, qui avouait en 2003 que c’est ce qu’il détestait le plus dans le fait d’être rugbyman. Pourtant, l’oreille en chou-fleur fascine énormément de supporters.

Mais ces « choux » sont en fait des blessures dont le nom scientifique est l’othématome et qui sont courantes dans les sports de contact. Ces blessures apparaissent après un choc, quand l’oreille et le cartilage sont tordus ou encore frottés pendant un match. Ce problème est surtout celui des avants car ils entrent la tête la première dans la mêlée.

L’oreille en chou-fleur : l’apanage des rugbymen

Ugo Boniface, pilier gauche de l’Union Bordeaux-Bègles (top 14) a expliqué sur BFMTV que tout dépendait des oreilles et de si elles se plient bien ou non.

Si elles ne se plient pas bien, le cartilage pète et elles gonflent !

Pour le docteur Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo, cette blessure est logique :

L’oreille est un cartilage. Mais ce cartilage peut tout simplement se casser sous un choc, avec l’apparition d’un hématome, qu’on appelle othématome. Mais c’est aussi dans la répétition des traumatismes que cela devient impressionnant.

En effet, comme il le rappelle, à chaque fois le cartilage est plié, cassé et cicatrice en donnant de nouvelles déformations. Le docteur n’a pas manqué de comparer les oreilles en chou-fleur des joueurs de rugby aux nez tordus des boxeurs. C’est une blessure qui est généralement sans incidence sur la santé, même si elle peut être très douloureuse comme l’ont rappelé plusieurs rugbymen.

Pourquoi les oreilles se déforment-elles ?

L’oreille se déforme après chaque traumatisme et son aspect change au fil du temps. Il convient de rappeler que les joueurs de rugby ont des matchs chaque semaine, ce qui rend la cicatrisation des blessures très compliquées. Sans compter que le choc peut se répéter et le sang finit par dissoudre le cartilage comme l’a rappelé Nicolas Barizien, chef du service de médecine du sport à l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine).

Au lieu d’être une poche de liquide, l’hématome se mélange alors avec le cartilage et se tuméfie.

Résultat, soit l’oreille devient « grosse » et « boursouflée », soit elle s’affine « jusqu’à avoir l’air grignotée par un lapin ». De son côté le docteur Kierzek explique qu’il est possible de modifier l’aspect avec de la chirurgie esthétique. Mais il a précisé que les rugbymen percevaient l’oreille en chou-fleur comme une fierté. Une information confirmée par Ugo Boniface qui voit ça « comme une reconnaissance du poste de pilier ».

 

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