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Jean Pormanove : le streamer avait demandé d’appeler les secours quelques heures avant son décès

par Sophie Vollet

Jean Pormanove : le streamer avait demandé d'appeler les secours quelques heures avant son décès
Crédit photo : © Instagram

Un rebondissement dramatique pourrait bouleverser l’enquête sur la mort de Jean Pormanove. Voici ce que l’on sait.

Le décès de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, a sidéré le monde du streaming. Âgé de 46 ans, l’ancien militaire est mort dans la nuit du 17 au 18 août, en plein live sur la plateforme Kick. Des milliers d’internautes ont vu, impuissants, son corps allongé et immobile avant que la diffusion ne s’interrompe brutalement.

L’émotion est immense, mais aussi la colère : depuis des mois, le streamer était la cible de violences en direct, orchestrées par ses propres partenaires de diffusion. Et plus le temps passe, plus les langues se délient. Ainsi, de nouveaux éléments viennent glacer le sang des internautes qui suivent les rebondissements avec beaucoup d’intérêt.

Les humiliations de Jean Pormanove filmées au quotidien

Derrière ses 500 000 abonnés et son succès grandissant, Jean Pormanove vivait un véritable supplice. Naruto et Safine, deux de ses compagnons de stream, transformaient ses douleurs en spectacle : étranglements, jets d’eau, coups ou encore décharges électriques infligées à l’aide d’un collier pour chien. Chaque scène devenait prétexte à récolter des dons. Déjà en janvier 2025, ces pratiques leur avaient valu une garde à vue pour « violences sur personne vulnérable ». Sa disparition en direct a provoqué une onde de choc jusque dans la sphère politique.

Clara Chappaz, ministre déléguée au Numérique, a dénoncé une « horreur absolue » et rappelé la responsabilité des plateformes, tandis que Kick, partenaire du controversé casino en ligne Stake, affirme « examiner d’urgence les circonstances » et collaborer avec les autorités. La polémique a été alimentée par la réapparition d’une vidéo glaçante, tournée un mois avant sa mort. On y voit ses camarades plaisanter cruellement sur l’idée qu’il puisse « clamser en plein live », avant d’exiger de lui qu’il déclare face caméra que, s’il venait à mourir, ce serait uniquement « à cause de son état de santé ».

« Je vais aller à l’hôpital » : des appels ignorés avant le drame

Les révélations de Mediapart sont venues confirmer un climat d’abus continu. En étudiant les douze jours de live qui ont précédé sa mort, les journalistes ont recensé de multiples plaintes et appels à l’aide de Jean Pormanove. À plusieurs reprises, le streamer, frappé et humilié, s’est plaint de douleurs et a demandé à consulter un médecin : « J’ai mal, je vais aller à l’hôpital », a-t-il lancé après une série de coups. Mais ses compagnons l’ont systématiquement réduit au silence. « N*que ta mère, assieds-toi et ferme ta gueule », lui aurait ordonné Naruto.

Le 17 août, quelques heures avant de s’éteindre en direct, il réitérait ses demandes : « Appelez l’hôpital », suppliait-il encore, visiblement épuisé. Là encore, personne ne réagit. Ce soir-là, sous les yeux de milliers de spectateurs, Jean Pormanove est resté immobile pendant plus de quarante minutes avant que le flux ne soit interrompu. L’autopsie devra déterminer les causes exactes de sa mort, mais une certitude s’impose déjà : les signaux d’alerte étaient nombreux, explicites, et pourtant, personne n’a agi à temps.

Amoureuse de mode, de culture, d’actualités et véritable accro au petit écran, être rédactrice pour Officielles combine parfaitement mon envie de vous informer et de vous divertir.