Le 8 juillet 2023, Émile, un garçonnet de deux ans et demi, disparaissait brutalement du hameau du Haut-Vernet, où il passait ses vacances. Pendant des mois, sa trace reste introuvable malgré d’importants moyens déployés par les forces de l’ordre. Sa disparition devient l’un des mystères les plus poignants de ces dernières années en France.
Mais l’affaire prend un tournant majeur en mars 2024, lorsque des ossements sont découverts non loin du domicile familial. Très vite, la piste d’un simple accident s’efface devant celle d’un acte criminel. Au cœur des soupçons : Philippe Vedovini, le grand-père d’Émile, dont l’attitude a rapidement intrigué les enquêteurs.
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Un récit troublant dès les premières heures suivant la disparition d’Émile
Dès les débuts de l’enquête, les forces de l’ordre s’emploient à reconstruire minute par minute les dernières heures connues du petit Émile. Dans un podcast publié par La Provence, plusieurs éléments troublants émergent, notamment autour du témoignage de Philippe Vedovini. L’ancien directeur de la police judiciaire, David Galtier, y affirme : « Il faut examiner la totalité du spectre des hypothèses… même celle qui implique un proche. » En effet, les enquêteurs, tout en respectant la douleur familiale, restent lucides. Le comportement des membres du cercle intime d’Émile est scruté avec attention. Les premières heures suivant une disparition sont capitales pour cerner les réactions. Pleurs, prostration, agitation ou froideur… Ces indices comportementaux, aussi subtils soient-ils, peuvent orienter une enquête.
Philippe Vedovini devient une figure centrale. Selon son propre récit, il serait le dernier à avoir vu son petit-fils. Il raconte avoir été en train de préparer sa voiture pour se rendre à un enclos à chevaux tout proche, quand Émile, qui voulait rejoindre ses oncles, a disparu. Il affirme l’avoir vu « quelques secondes » avant sa disparition. Et que l’enfant se serait volatilisé sous ses yeux. Un journaliste de La Provence note d’ailleurs que cet épisode, aussi soudain qu’invraisemblable, a immédiatement semé le doute dans l’esprit des enquêteurs. D’autant que le comportement du grand-père, ni totalement accablé, ni totalement proactif, paraît difficile à cerner. Dans l’ombre, les gendarmes consignent tout, sans rien divulguer à la presse.
Mort d’Émile : l’affaire une nouvelle fois face à la justice, le grand-père à nouveau sous les projecteurs https://t.co/BwfrOPFJWO
— Gala (@GALAfr) June 4, 2025
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Du passé opaque aux soupçons judiciaires
Avec la découverte des restes d’Émile, les enquêteurs relancent l’affaire. Très vite, les regards se tournent de nouveau vers Philippe Vedovini, non seulement pour son témoignage flou, mais aussi pour certains éléments de son passé. L’homme, figure austère et réservée, a en effet été impliqué quelques années plus tôt dans une affaire sensible : placé sous statut de témoin assisté dans une enquête pour violences sur mineurs au sein de la communauté religieuse de Riaumont, dans le Pas-de-Calais. Si aucune condamnation n’en découle, ce passé alimente les soupçons et pousse les enquêteurs à approfondir les liens entre la personnalité du grand-père et la disparition de l’enfant.
En mars 2025, l’enquête connaît un nouveau coup de théâtre : Philippe Vedovini, son épouse Anne, ainsi que deux de leurs enfants, sont placés en garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre ». Cette mise en examen marque un tournant judiciaire majeur, bien qu’ils soient relâchés peu après. L’instruction, désormais orientée vers la piste familiale, reste ouverte. Tandis que la justice poursuit son travail de vérité, l’attitude énigmatique du grand-père continue d’alimenter les spéculations. Un an après la disparition d’Émile, la douleur reste intacte, mais les zones d’ombre commencent, lentement, à se dissiper.
Mort d’Émile : le médaillon que portait le garçonnet au moment de sa disparition est introuvable, le bijou pourrait relancer l’enquête https://t.co/4mOUE1dIRL
— La Dépêche du Midi (@ladepechedumidi) June 20, 2025