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TikTok : un influenceur abattu en plein live sous les yeux de milliers d’internautes

par Lilou

TikTok : un influenceur abattu en plein live sous les yeux de milliers d’internautes
Crédit photo : ©Instagram

Un drame d’une violence inouïe s’est déroulé en direct sur le réseau social TikTok, sous les yeux impuissants de milliers d’internautes.

Alors qu’il dénonçait la corruption policière dans son pays, l’influenceur vénézuélien Gabriel Jesús Sarmiento Rodríguez a été froidement abattu en plein live. Ce meurtre, survenu à Maracay, a suscité l’effroi et ravivé le débat sur les dangers de la parole libre dans les zones minées par les cartels et la corruption.

Avec plus de 80 000 abonnés, Jesús Sarmiento s’était imposé comme une voix critique sur TikTok. Il ne se contentait pas de divertir : il accusait, nommait, exposait les liens troubles entre policiers et groupes criminels. Son assassinat en direct, face caméra, devient le symbole glaçant d’un climat où l’influence peut tuer, littéralement.

Un live TikTok qui vire au cauchemar

Ce qui devait être une prise de parole en direct est devenu une scène d’exécution. Le 24 juin, Gabriel Jesús Sarmiento Rodríguez, 25 ans, apparaissait comme à son habitude devant la caméra, connecté avec ses abonnés sur TikTok. Mais cette fois, alors qu’il évoquait une nouvelle fois les dérives policières, deux hommes armés sont apparus dans le champ. Des coups de feu retentissent, et le jeune homme s’effondre. Avant que le live ne se coupe brutalement, on l’entend prononcer : « Ils m’ont tiré dessus », alors que le sang commence à couler à ses pieds. L’horreur s’est propagée en quelques secondes à l’ensemble de ses spectateurs, témoins directs de sa mise à mort. Selon le journal Libération, ce crime serait lié à un conflit entre groupes criminels rivaux au Venezuela, et notamment au redouté gang Tren de Aragua.

Jesús Sarmiento avait récemment intensifié ses dénonciations, pointant du doigt la complicité présumée entre certains policiers et cette organisation criminelle. Une prise de risque qui, dans un pays gangrené par la violence, a probablement signé son arrêt de mort.Le parquet vénézuélien a ouvert une enquête. Mais les espoirs de justice sont minces. D’autant que ce meurtre s’inscrit dans un contexte où la parole des influenceurs dérange. Selon le quotidien El País, Jesús Sarmiento avait documenté, vidéos à l’appui, les pressions qu’il subissait de la part de policiers corrompus. Il évoquait des tentatives d’extorsion et des menaces à peine voilées. « Nous sommes envahis par des fonctionnaires délinquants qui travaillent avec des criminels », déclarait-il peu avant sa mort. En appelant ses abonnés à ne pas se taire.

Quand la violence rattrape les réseaux sociaux

Dans des pays comme le Venezuela, l’engagement en ligne peut se transformer en condamnation à mort. Les plateformes sociales, pensées comme des espaces d’expression libre, deviennent parfois des vitrines d’exécution. Le cas de Jesús Sarmiento n’est pas isolé. Mais il incarne de façon tragique le prix que certains payent pour avoir osé s’exprimer. Et surtout, il interroge. TikTok, en retransmettant ces images sans filtre, devient malgré elle le miroir brut d’une réalité que beaucoup préféraient ignorer. Quelques semaines avant le drame de Maracay, un autre assassinat glaçant avait déjà secoué la communauté TikTok. Le 13 mai, Valeria Marquez, influenceuse beauté de 25 ans, a été tuée dans son salon d’esthétique à Zapopan, au Mexique.

Connue pour ses tutoriels maquillage et son sourire solaire, elle comptait près de 95 000 abonnés. Un homme armé a fait irruption en pleine journée et l’a abattue sans sommation. Les motivations du crime demeurent floues, mais l’affaire rappelle celle de Jesús Sarmiento. Deux jeunes personnalités publiques éliminées dans des circonstances violentes, dans des pays où les cartels imposent leur loi. Le parallèle entre ces deux drames résonne douloureusement. À travers eux, c’est toute une génération de créateurs numériques qui se voit exposée à des dangers bien réels. Dans des contextes d’extrême insécurité, l’influence en ligne devient une activité risquée, parfois mortelle. Les réseaux sociaux, censés être des bulles d’évasion, se heurtent à la brutalité du monde réel.

Issue d'une formation littéraire, j'ai obtenu un Master spécialisé en culture et en communication. Cela m'a permis de m'orienter vers le journalisme. Plus particulièrement sur des sujets actu, sport et culture.

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