Yannick Noah : l’ancien sportif de haut niveau se confie sur sa lourde dépression

Connu pour son sourire, son énergie et sa voix chaleureuse, Yannick Noah a toujours affiché une image positive. Star du tennis français, devenu chanteur engagé et figure populaire, il incarne depuis des décennies la joie de vivre. Mais derrière cette façade lumineuse, un drame intérieur s’est longtemps joué dans le silence. Dans le documentaire Santé mentale, briser le tabou, diffusé sur M6, l’ancien champion de Roland-Garros livre un témoignage rare. Il y évoque une période sombre : une profonde dépression, survenue au moment même où sa carrière atteignait son apogée. À 23 ans, au sommet de sa gloire, Yannick Noah s’effondrait en réalité de l’intérieur.

Mais bien avant de devenir une icône du sport, Yannick Noah a connu une autre forme d’exposition médiatique. En 1980, alors qu’il n’est encore qu’un jeune joueur prometteur, il se retrouve piégé par Thierry Ardisson dans l’émission Descente de police. Le concept ? Un faux interrogatoire, filmé chez l’invité, destiné à le pousser à la confidence. Naïf, Noah se livre : « Le haschich, j’aime vachement. De toute façon, au tennis, on ne fait jamais de contrôle », lâche-t-il, en citant même Pecci et Borg. L’affaire fait scandale. Yannick Noah découvre violemment la puissance destructrice des médias.

Une victoire… puis le vide pour Yannick Noah

Quelques années plus tard, en 1983, la France entière célèbre sa victoire à Roland-Garros. Yannick Noah (qui a récemment donné son avis sur la première française Lois Boisson) devient un héros national. Pourtant, dès le lendemain, il ressent un vide immense. « Le lendemain de ma victoire, j’étais perdu« , confie-t-il dans le documentaire. Ce succès, qu’il a attendu et pour lequel il s’est tant battu, ne comble rien. Bien au contraire, il le plonge dans le doute. Qui est-il, maintenant que le rêve est accompli ? Que doit-il faire ? Où aller ?

Sans mot pour désigner ce qu’il traverse, le jeune sportif sombre peu à peu. La dépression s’installe. Il confie avoir erré seul dans les rues de Paris, la nuit, submergé par des pensées noires. « Je regardais la Seine et je me disais : ‘Je me jette, j’en peux plus.’ » Ces idées suicidaires, il ne les partage, à l’époque, à personne.

Briser le silence pour en libérer d’autres

Désormais âgé de 65 ans (et papa d’un enfant de seulement quelques mois), Yannick Noah ose enfin mettre des mots. Il parle. Non pour lui, mais pour les autres. « Je veux être utile », explique-t-il. En révélant cette faille, il espère briser le silence qui entoure encore la santé mentale. Un sujet qui touche pourtant plus de 3 millions de Français, selon Santé publique France.

Comme d’autres personnalités, Florent Manaudou, François Berléand, Camille Lacourt ou encore Crazy Sally, Yannick Noah souhaite montrerque la dépression peut frapper n’importe qui, n’importe quand. Même ceux qui, en apparence, ont tout. Aujourd’hui apaisé, Yannick Noah rappelle que parler, c’est déjà commencer à se libérer.