Le décès de Thierry Ardisson, le 14 juillet, a marqué la fin d’une époque pour le paysage audiovisuel français. Figure incontournable du petit écran, l’animateur emblématique est mort à 76 ans des suites d’un cancer du foie, entouré de ses proches. Selon le communiqué émouvant de sa femme, Audrey Crespo-Mara. Cette disparition a suscité une pluie d’hommages. Mais aussi un retour médiatique sur ses derniers mois controversés.
Deux mois avant sa mort, Ardisson avait fait une apparition remarquée sur le plateau de Quelle époque !, l’émission de Léa Salamé sur France 2. L’intervention avait provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. En raison d’un parallèle jugé choquant entre la situation à Gaza et les camps d’extermination d’Auschwitz. Une phrase qui a enflammé Internet et relancé les débats sur les limites de la parole publique.
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La dernière apparition de Thierry Ardisson sur fond de polémique
Lors de sa venue sur Quelle époque !, Thierry Ardisson souhaitait initialement faire la promotion de son livre L’Homme en noir. Mais cette dernière apparition télévisée a pris une tournure tout à fait inattendue. Sur le plateau, après avoir évoqué son exclusion de Dieudonné pour antisémitisme en 2004, l’animateur a été confronté à un autre invité, le médecin et humanitaire Raphaël Pitti, présenté selon lui comme « une sorte de Mère Teresa », mais également engagé politiquement. Ce moment de télévision a cristallisé une tension grandissante chez Ardisson, visiblement troublé.
C’est à ce moment qu’il a lâché la phrase controversée : « Gaza, c’est Auschwitz. » Les réactions sur les réseaux sociaux ont été immédiates et massives. L’animateur s’en est expliqué quelques jours plus tard dans une interview accordée au Point : « Sur le plateau, personne n’a réagi. Je pensais que cette phrase allait être coupée au montage. » Son étonnement se mêlait à une forme d’incompréhension face à la polémique, même s’il a reconnu que ses mots avaient dépassé sa pensée. Son mea culpa n’a cependant pas suffi à calmer l’indignation. Face à l’ampleur de la polémique, Thierry Ardisson a rapidement présenté des excuses publiques.
Des regrets publics et une position assumée
Autant dire qu’il s’agissait là d’une démarche inhabituelle pour celui qui avait bâti sa carrière sur la provocation. « Je me suis immédiatement excusé. Ce qui a un peu calmé les choses, car je ne m’excuse jamais », a-t-il confié. Il a également diffusé un communiqué à l’AFP, mais, selon lui, seule une partie de son message aurait été relayée. Une frustration de plus pour l’homme de télévision, souvent en décalage avec le traitement médiatique de ses propos. Dans cette même interview, Ardisson s’est défendu fermement contre toute accusation d’antisémitisme. « Tout le monde le sait, je ne suis pas antisémite », a-t-il déclaré.
Il a également souligné son indignation face à la situation à Gaza : « Nos enfants nous reprocheront un jour de ne pas l’avoir dénoncée plus fort. » Sa phrase choc, qu’il décrit comme une erreur d’émotion, n’était, selon lui, ni préméditée ni idéologiquement orientée. Il s’agissait, à ses yeux, d’un cri du cœur mal formulé dans un moment de tension. Souvent adulé pour sa liberté de ton autant que critiqué pour ses dérapages, Thierry Ardisson aura fait de la provocation une signature. Et c’est dans ce style si singulier qu’il a tiré sa révérence, laissant derrière lui une dernière controverse qui, comme tant d’autres avant elle, aura marqué les esprits.