Ramzy Bedia : le comédien explique pourquoi il a fait un séjour en hôpital psychiatrique
Invité de Clique, Ramzy Bedia a confié avoir passé trois mois en hôpital psychiatrique à 20 ans après avoir simulé la folie pour éviter l’armée. Médicaments, isolement familial et lente reconstruction ont marqué cette période difficile.

Résumé de l'article
Ramzy Bedia révèle avoir été interné trois mois en psychiatrie après avoir cherché à échapper au service militaire. Entre sédation, rejet familial et résilience, l’acteur raconte comment il s’est reconstruit avant de rencontrer Éric Judor.
Ramzy Bedia est revenu sur un épisode douloureux de sa vie lors de son passage dans l’émission Clique mardi 23 septembre, présentée par Mouloud Achour sur Canal+. À 53 ans et à l’affiche du film Les Tourmentés, l’acteur pour qui tout a failli basculer a expliqué pourquoi, à l’âge de vingt ans, il a passé plusieurs mois en hôpital psychiatrique. Un souvenir qu’il relate avec une franchise désarmante.
Sur le plateau, le frère de Melha a rappelé le contexte et les conséquences de ce séjour. Il a évoqué des traitements sédatifs, l’incompréhension familiale et la lente reconstruction qui a suivi. Ses confidences, mêlant humour noir et gravité, permettent de comprendre comment une période d’errance a été le point de départ, des années plus tard, d’un retour à la vie et de sa carrière aux côtés d’Éric Judor.
Tentative de réforme militaire et hospitalisation : le récit cru de Ramzy Bedia
Ramzy Bedia raconte que tout est parti d’une volonté d’échapper au service militaire. "À vingt piges, j'ai fait trois mois de psychiatrie", a-t-il d’emblée confié. Selon ses propos, il a "fait le fou" pour être réformé. La manœuvre a fonctionné, mais avec une conséquence inattendue : la réorientation vers une psychiatrie civile. Sur le plateau, il détaille la routine des soins et l’effet des médicaments. "On te met les cachetons dans la bouche, tu lèves la langue, ils surveillent. C'est trois Tranxenes, des Lexomils, tout c'est trucs là. J'étais un zombie là-bas". L’image est forte : celle d’un jeune homme littéralement anesthésié par des sédatifs, privé de repères et de parole.
Il raconte aussi la mécanique administrative et clinique qui a prolongé son séjour. Chaque quinze jours, un rendez-vous avec un psychiatre, un tampon posé et la prolongation de l’hospitalisation. Il répétait qu’il n’était pas malade, qu’il avait "fait le con pour l’armée". Et, à chaque consultation, recevait un nouveau feuillet qui le maintenait à l’intérieur. L’accumulation des médicaments et l’impossibilité d’expliquer sa démarche l’ont conduit, selon ses mots, à se sentir "zombie". Finalement, sa sortie est venue après une confrontation : "si vous remettez ce tampon-là, il va se passer quelque chose de grave, et je ne suis pas suicidaire". Cette phrase, prononcée face au médecin, a provoqué le retrait du tampon et sa libération. Un épisode de défi qui montre à la fois la fragilité et la volonté de celui qui le raconte.
Après l'hôpital : incompréhension, silence familial et reconstruction
Les mois passés sous sédation ont laissé des traces au-delà de l’hôpital. Ramzy confie qu’après cet épisode, sa famille ne lui a pas parlé pendant un an. "Pendant un an, ma famille ne m'a pas parlé. On m'a dit, 'tu étais étrange, bizarre'. Je ne m'étais pas rendu compte". Ces mots révèlent l’isolement et l’incompréhension que subissent souvent les personnes ayant traversé un épisode psychiatrique. La stigmatisation venant parfois du cercle familial le plus proche. Ramzy admet ne pas avoir perçu sur le moment combien son comportement avait changé aux yeux des autres, ce qui ajoute une couche d’éloignement et de douleur à son récit.
Pourtant, sa sortie de ce "cauchemar" marque le début d’une lente reconstruction. Il explique que, progressivement, il a retrouvé ses esprits et sa trajectoire : la rencontre décisive avec Éric Judor, à 24 ans, a été un tournant. "J'ai rencontré Eric, j'avais 24 ans. C'est là que c'est parti, mais ça faisait 4 ans déjà, au moins, que je sortais de ce cauchemar. On s'en sort tout seul". Cette phrase résume une posture : celle d’un survivant qui, sans minimiser la difficulté, insiste sur la capacité à se relever. L’expérience a laissé des cicatrices mais aussi un récit de résilience. Ramzy poursuit sa carrière, partage ses souvenirs en toute transparence et, par ce geste, contribue à parler sans tabou des chemins parfois chaotiques vers la guérison.