Natasha St-Pier : ce Noël passé en famille avec deux détenus de prison
Natasha St-Pier raconte un Noël d’enfance hors du commun, lorsque son père a invité deux jeunes détenus à partager les fêtes en famille.
Résumé de l'article
Natasha St-Pier partage un Noël d'enfance marqué par la compassion, passé en famille avec deux jeunes détenus, illustrant l'humanité au cœur d'un contexte judiciaire difficile.
Natasha St-Pier a récemment surpris le public en livrant une anecdote personnelle inattendue. Invitée sur le plateau de C à Vous, la chanteuse a raconté un souvenir de Noël profondément marquant, vécu durant son enfance au Canada, loin des fêtes traditionnelles idéalisées.
Ce Noël pas comme les autres s’est déroulé en famille, mais avec deux invités singuliers : de jeunes détenus. À travers ce récit sincère, Natasha St-Pier met en lumière les valeurs de solidarité et d’humanité transmises par son père, engagé toute sa vie dans le milieu carcéral.
Un père engagé au service de la justice
Pour comprendre cet épisode hors norme, Natasha St-Pier a d’abord tenu à évoquer le parcours de son père. "Mon père travaillait dans les prisons pour les mineurs", a-t-elle expliqué avec simplicité. Gardien de prison, puis directeur d’établissement pénitentiaire, il a ensuite intégré le ministère de la Justice. Son quotidien se déroulait dans un univers dur, marqué par des trajectoires de vie brisées très tôt. Pourtant, il n’a jamais perdu de vue l’humain derrière les dossiers. À la maison, cette réalité n’était pas cachée. Elle faisait partie intégrante de l’éducation familiale. Très jeune, Natasha St-Pier a ainsi été confrontée à la complexité du système judiciaire, mais aussi à ses failles. Elle a grandi avec l’idée que la justice ne devait jamais effacer la compassion. Cette vision a façonné son regard sur le monde. Elle l’a aussi aidée à comprendre que certaines erreurs, surtout commises à l’adolescence, ne définissent pas une vie entière.
Grandir auprès d’un père aussi impliqué a profondément marqué la chanteuse. Les discussions familiales évoquaient souvent la détention des mineurs, l’isolement et la difficulté de se reconstruire. Ce cadre a nourri une sensibilité particulière chez l’artiste. Elle a appris très tôt que l’autorité pouvait coexister avec l’empathie. Son père incarnait cette idée au quotidien. Il respectait les règles, mais savait aussi écouter. Il observait la détresse de jeunes détenus parfois coupés de leur famille et de leur langue. Cette proximité avec le terrain l’a amené à poser des gestes forts. Des gestes rares, mais guidés par la conviction que l’humain devait rester au cœur de toute décision. Le Noël raconté par Natasha St-Pier en est l’exemple le plus frappant.
Un Noël passé en famille avec deux détenus
L’épisode se déroule à l’approche des fêtes de fin d’année. Deux adolescents francophones de 14 ans sont alors détenus dans une prison pour mineurs. Ils purgent des peines de plus d’un an. Leur transfert vers une prison fédérale anglophone est imminent. Une perspective particulièrement difficile pour ces jeunes déjà fragilisés. "Ça allait être très dur pour eux d’être deux francophones dans une prison anglophone", a confié Natasha St-Pier sur le plateau. Son père, conscient de l’épreuve émotionnelle que cela représentait, a ressenti une profonde injustice. Il savait que l’isolement linguistique allait accentuer leur détresse. À l’approche de Noël, cette situation lui est devenue insupportable. Il a alors décidé d’agir, sans chercher à se mettre en avant. Son objectif était simple : offrir un moment de répit avant une nouvelle étape douloureuse.
Contre toute attente, il invite ces deux jeunes détenus à passer Noël en famille. Un choix audacieux, mais mûrement réfléchi. Le temps d’un repas et d’une soirée, ils ne sont plus des prisonniers. Ils redeviennent des adolescents. Ils partagent un moment chaleureux, entourés, écoutés et respectés. Ce Noël restera gravé dans la mémoire de Natasha St-Pier. Il lui a appris que la bienveillance pouvait changer, même brièvement, le cours d’une vie. Ce geste, profondément humain, dépassait les cadres institutionnels. Il rappelait surtout que la compassion n’est jamais incompatible avec la justice. Des années plus tard, la chanteuse continue de porter ce message. À travers ce souvenir, elle rend hommage à un père pour qui l’humanité ne prenait jamais de vacances, pas même à Noël.