Depuis ses déclarations polémiques sur les « Français de souche« , le réalisateur Mathieu Kassovitz déclenche un vif débat sur l’identité nationale. Le 25 mai 2025, celui qui a été agressé sexuellement est revenu sur ses propos sur le plateau de LCI, dans un climat tendu où ses mots divisent autant qu’ils provoquent une réflexion.
Déjà en mai, à Cannes, l’auteur de La Haine avait surpris par la radicalité de ses positions. Trente ans après son film culte, Mathieu Kassovitz n’a rien perdu de sa verve. Il a dressé un constat sans concession sur la société française, affirmant que « rien n’a changé » en matière de racisme et d’intégration. Des paroles qui ont enflammé les réseaux sociaux.
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Le discours sans filtre de Mathieu Kassovitz sur l’identité française
Le 19 mai, sur le plateau de C à vous, Mathieu Kassovitz a livré un avis tranché sur la situation sociale et identitaire de la France. Selon lui, le pays reste englué dans ses vieux démons : racisme, difficulté à intégrer, peur de l’autre. « Le problème qu’on a en France, qu’on trimbale depuis très longtemps, est un problème de racisme », affirme-t-il. Une prise de position qui, selon le cinéaste, découle d’un profond déni de la richesse culturelle du pays. Mathieu Kassovitz se dit pessimiste sur l’issue de ce combat, tout en saluant ce qui fait, selon lui, la force de la France : sa diversité. « Nous devons être fiers d’être l’un des pays les plus intégrés au monde », souligne-t-il.
Puis il déclare que « les Français de souche, ça n’existe plus. » Cette phrase a mis le feu aux poudres. Pour l’acteur-réalisateur, la notion de « Français de souche » est obsolète, voire dangereuse. Il appelle à embrasser le mélange des cultures, non seulement en France, mais à l’échelle planétaire. « J’espère qu’on va continuer à se mélanger », dit-il, convaincu que la mixité est l’avenir. Si son discours se veut humaniste, il n’a pas manqué de heurter une partie de l’opinion publique, qui y voit une attaque contre leur identité. En quelques heures, les réseaux sociaux se sont enflammés, entre soutiens enthousiastes et critiques outrées.
Face à la polémique, une réponse tranchante et assumée
Invité sur LCI le 25 mai, Mathieu Kassovitz n’a pas cherché à calmer le jeu. Au contraire, il a amplifié ses propos, illustrant son point de vue par son propre parcours. « Moi, je suis Français de souche du côté de ma mère », dit-il. « Elle s’est mariée avec un Hongrois et ça donne moi« , poursuit-il. Pour lui, le métissage est une réalité inévitable. « Vos enfants vont faire des enfants avec des Noirs, des Arabes, des Chinois, des Portugais… », annonce-t-il avec une assurance provocante. Une manière de dire que l’évolution naturelle des sociétés rend obsolètes les catégories ethniques rigides. Mais c’est sa phrase la plus polémique qui a retenu l’attention :
Ça s’appelle des fins de race.
Par ces mots, Mathieu Kassovitz dénonce la croyance en une pureté originelle française. L’acteur martèle : « Bienvenue les gars. Il n’y a aucune raison d’être énervé ». Il rejette l’idée d’un « entre-soi blanc », qu’il juge irréaliste et réactionnaire. Lorsqu’un chroniqueur l’interpelle sur les peurs que ce discours peut susciter, il ne se démonte pas : « On s’en fout de ce qu’ils veulent, la vie est comme ça ». Il fustige ceux qui rêvent d’une France fermée, monoculturelle, qu’il qualifie de fantasme irréalisable. « Vous voulez fermer les frontières, virer tout le monde et rester entre blancs ? Ça ne marche pas ! », s’exclame-t-il.
On ne peut pas vivre dans une France blanche, et on ne peut pas vivre dans un monde séparé.
À ses yeux, la nostalgie d’une France figée dans le passé n’a aucun avenir. Reste à savoir si ce discours contribuera à apaiser le débat, ou à l’enflammer davantage.