Laury Thilleman revient sur le jour où Ary Abittan l'a embrassée de force à la télévision
Laury Thilleman réagit à une vidéo où Ary Abittan l’embrasse de force. Quatorze ans après, elle décrit un traumatisme intact et affirme enfin sa voix.
Résumé de l'article
Laury Thilleman revient sur une ancienne séquence où elle a été embrassée sans consentement à la télévision, évoquant un traumatisme toujours présent quatorze ans après.
Depuis quelques jours, une ancienne séquence télévisée refait surface et provoque un vif débat. On y voit Laury Thilleman, alors âgée de 20 ans, être embrassée sans son consentement par Ary Abittan sur le plateau des Enfants de la télé. Cette vidéo, longtemps oubliée, résonne aujourd’hui avec une force nouvelle.
Ce jeudi 11 décembre, l’ancienne Miss France a pris la parole pour la première fois. Elle explique redécouvrir ces images quatorze ans plus tard et confesse que "le traumatisme est intact". Son message intervient ainsi dans un contexte déjà tendu autour du comédien. Récemment au centre de polémiques liées à d’autres affaires médiatisées.
Un geste imposé qui refait surface
La rediffusion de cette séquence a surpris de nombreux internautes, mais elle a d’abord bouleversé Laury Thilleman elle-même. L’animatrice raconte avoir ressenti, au moment du tournage, un mélange d’humiliation et d’impuissance. Elle se revoit sur ce plateau, entourée du public qui applaudit, tandis qu’Ary Abittan s’approche et l’embrasse malgré elle. Mais elle souligne que, pour tenter de masquer son malaise, elle avait choisi de rire. Un réflexe courant chez de nombreuses femmes confrontées à une situation intrusive. Pourtant, insiste-t-elle aujourd’hui, "je ne consens pas". Ce rappel ferme vise à replacer l’événement dans son véritable contexte. Celui d’un geste non désiré, présenté alors comme une plaisanterie, mais vécu comme une agression.
Avec du recul, Laury Thilleman décrit aussi la difficulté qu’elle avait eue à réagir publiquement. "À l’époque, je n’ai rien dit, je n’ai rien fait, par peur, par honte", écrit-elle. Elle explique que, 14 ans plus tôt, la notion de consentement ne possédait pas la place qu’elle occupe aujourd’hui dans l’espace médiatique et social. Par conséquent, elle s’est retrouvée seule avec son ressenti, sans cadre pour nommer ce qu’elle avait vécu. Son silence de l’époque illustre ce que vivent encore de nombreuses femmes. Parfois incapables de contester un geste inapproprié. Surtout lorsqu’il survient dans un environnement public où l’on attend d’elles qu’elles demeurent souriantes et accommodantes.
Un témoignage qui s’inscrit dans un contexte sensible
Si le récit de Laury Thilleman connaît aujourd’hui un tel écho, c’est aussi parce qu’il intervient alors qu’Ary Abittan retrouve la scène après plusieurs années difficiles. En 2021, une plainte pour viol le visait, avant qu’un non-lieu ne soit finalement prononcé puis confirmé en appel début 2025. Le comédien évoquait cette période dans son spectacle En rodage, affirmant avoir vécu "un cauchemar". Plus récemment, son retour avec un nouveau seul-en-scène, Authentique, a ravivé les tensions. La présence de Brigitte Macron à l’une de ses représentations a suscité un tollé. D’autant que la Première dame a tenu des propos polémiques envers des militantes portant un masque à l’effigie de l’humoriste sur lequel figurait le mot "violeur". "S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors", a-t-elle déclaré. De quoi provoquer l’indignation de plusieurs personnalités, dont Marion Cotillard.
Dans ce climat déjà chargé, la vidéo montrant l’embrassade forcée sur Laury Thilleman a rapidement circulé. De quoi relancer les discussions sur le cas Ary ABittan et sur les comportements déplacés, particulièrement en contexte médiatique. L’ancienne Miss France ne cherche pas à raviver les polémiques autour du comédien, ni à commenter les affaires qui ne la concernent pas directement. En revanche, elle souhaite rappeler que ces gestes, souvent minimisés, laissent des traces durables. En partageant son témoignage, elle espère ouvrir un espace de parole pour toutes celles qui, comme elle, n’ont pas pu s’exprimer au moment des faits. "Je ne souhaite à personne ce qui est arrivé", écrit-elle avant de conclure. "Au nom de toutes celles qui n’ont pas pu faire entendre leurs voix, je souhaite faire entendre la mienne".
