Hélène Ségara : elle évoque les séquelles handicapantes de sa maladie oculaire auto-immune
Hélène Ségara évoque les séquelles de sa maladie oculaire, entre perte de la 3D et prudence quotidienne, tout en célébrant ses 30 ans de carrière et son retour triomphal sur scène.
Résumé de l'article
Hélène Ségara évoque les séquelles durables d’une maladie oculaire auto-immune qui compliquent son quotidien, tout en préparant un retour scénique marqué par la résilience et la détermination.
Hélène Ségara s’apprête à célébrer trois décennies de carrière en retrouvant la scène. Un retour qui prend une résonance particulière alors qu’elle continue de composer avec une maladie oculaire auto-immune. Invitée de 50 minutes Inside, la chanteuse revient avec émotion sur ce combat qui a marqué son quotidien autant que son parcours artistique.
Douze ans après les premiers symptômes, l’artiste évoque sans détour les séquelles handicapantes laissées par cette névrite optique qui a nécessité une vingtaine d’interventions. Malgré la douleur, les hospitalisations et les périodes de grande fragilité, Hélène Ségara choisit aujourd’hui de transformer cette épreuve en moteur et en victoire personnelle.
Un combat de longue haleine face à une maladie handicapante
Dans son entretien, Hélène Ségara retrace les années de lutte contre cette atteinte neurologique entraînée par l’inflammation du nerf optique. Cette maladie l’a confrontée à de lourds traitements et à des conséquences physiques durables. Elle se souvient notamment de la période de sa tournée Karma, entre 2022 et 2023, qu’elle a tenu à maintenir coûte que coûte. "Je n’ai pas voulu annuler toutes les dates, parce que je ne voulais pas que ma vie se résume à l’hôpital. Mais qu’est-ce que j’ai souffert !", confie-t-elle. Monter sur scène était alors un défi quotidien. "À chaque fois que je montais sur scène, j’étais très diminuée, je n’arrivais pas à respirer…", explique-t-elle. Aujourd’hui, alors qu’elle prépare une nouvelle tournée, elle assure aborder ce retour différemment, avec sérénité et détermination. "Je suis restée sur cet échec-là et là, je me dis que ça va être tout l’inverse. C’est une victoire sur la maladie", affirme-t-elle.
Les séquelles, elles, n’ont pas disparu. Et la chanteuse doit composer avec une vision altérée qui modifie sa perception de l’espace. Et l’oblige à ajuster son quotidien. "Je vis avec ça, avec une surveillance médicale. C’est un peu compliqué parce que je n’ai pas la 3D, donc je dirais que je suis un peu plus prudente dans mes déplacements. Mais oui, j’apprends", reconnaît-elle. Cette prudence permanente témoigne de l’impact réel et durable de la maladie, qui dépasse largement la sphère professionnelle. Pourtant, Hélène Ségara refuse de se définir par ses limitations. Elle avance, s’adapte et poursuit ses projets avec la même exigence artistique. Pour elle, retrouver son public n’est pas seulement un accomplissement scénique. C’est la preuve que malgré les douleurs, les opérations et la fatigue, elle continue de se battre pour préserver sa passion et sa liberté de créer.
Un parcours intime marqué par l’indépendance et la résilience
L’entretien prend également une dimension plus personnelle lorsque la chanteuse revient sur son histoire et sur les choix qui ont façonné sa vie. Révélée à 27 ans dans le rôle d’Esmeralda, Hélène Ségara rappelle combien son parcours s’est construit en marge des chemins tracés. "Je suis une femme libre mais j’en ai payé le prix", affirme-t-elle avec lucidité. Très jeune, elle quitte le foyer familial pour prendre son indépendance et assume seule l’éducation de son premier enfant. Cette volonté de se construire par elle-même, parfois au détriment du confort ou de la facilité, l’a accompagnée tout au long de sa carrière. Et continue de nourrir sa force intérieure. Ses responsabilités précoces ont forgé une détermination qui se ressent encore dans sa manière d’affronter la maladie. Avec courage, dignité et refus de renoncer.
À travers ces confidences, Hélène Ségara dresse le portrait d’une femme qui n’a jamais cessé de choisir la liberté. Même lorsqu’elle impliquait des sacrifices. Aujourd’hui, malgré les complications médicales et les limitations auxquelles elle doit s’adapter, elle assure qu’elle referait "le même chemin". Son parcours, fait d’efforts, de résilience et de renoncements assumés, éclaire d’un jour nouveau sa relation à la scène et au public. Chaque retour est un acte de volonté. Chaque projet une manière de prouver qu’elle ne se laissera pas définir par la maladie. Cette force tranquille, mêlée d’une grande sensibilité, donne à son témoignage une profondeur particulière. Celle d’une artiste qui avance malgré les obstacles et continue d’affirmer sa place, pleinement et courageusement.