Emmanuel Macron : le Président réagit à la condamnation de Nicolas Sarkozy
Condamné à cinq ans de prison ferme, Nicolas Sarkozy clame son innocence et fait appel. Emmanuel Macron réagit en défendant l’indépendance de la justice et en dénonçant les menaces visant les magistrats.

Résumé de l'article
Emmanuel Macron réaffirme le respect de la justice et condamne les menaces contre les magistrats suite à la condamnation judiciaire de Nicolas Sarkozy.
La condamnation de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, a provoqué une onde de choc politique et judiciaire. Le 25 septembre 2025, il a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs dans le cadre du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. La sentence : cinq ans de prison ferme, avec mandat de dépôt différé.
Face à cette décision historique, Nicolas Sarkozy a réagi avec fermeté. Il assure son innocence et annonce son intention de faire appel. Mais cette affaire dépasse le seul cadre judiciaire. Emmanuel Macron, actuel président de la République, a tenu à réagir. Notamment pour rappeler le respect dû à la justice et dénoncer les menaces visant les magistrats.
Nicolas Sarkozy entre indignation et détermination
Dans une interview accordée au Journal du dimanche, Nicolas Sarkozy a exprimé son incompréhension et sa colère à l’annonce de sa condamnation. "Je m’attendais à tout, mais pas à cela [...]. C’est allé encore plus loin que ce que je pouvais imaginer. Toutes les limites de l'État de droit ont été violées", a-t-il déclaré. L’ancien chef de l’État n’a cessé de répéter qu’il n’avait rien à se reprocher. Mais aussi qu’il continuerait à défendre son intégrité. S’il se dit "serein", c’est parce qu’il a choisi de faire appel, refusant de se laisser abattre par ce jugement.
Toutefois, Nicolas Sarkozy n’ignore pas la réalité immédiate de sa peine. Convoqué le 13 octobre prochain pour en définir les modalités, il devra prochainement rejoindre le quartier dit "VIP" de la prison de la Santé à Paris. Selon Hugo Vitry, secrétaire local FO Justice, il n’aura aucun traitement de faveur. "Il aura sa douche en cellule, le frigo, la télé, comme tous les autres détenus". Sarkozy, aujourd’hui âgé de 70 ans, affirme vouloir "assumer ses responsabilités", quitte à passer ses nuits derrière les barreaux. Mais il rejette toute idée de grâce présidentielle : "Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n’ai pas fait."
Emmanuel Macron rappelle le respect de la justice
La condamnation de Nicolas Sarkozy n’a pas seulement suscité les réactions de l’intéressé et de ses proches. Très attendu sur le sujet, Emmanuel Macron a pris la parole dimanche 28 septembre sur son compte X. Le président a tenu à défendre l’institution judiciaire, dénonçant "les attaques et menaces de mort, anciennes ou récentes, contre plusieurs magistrats". Il a souligné que "les décisions de justice peuvent être commentées ou critiquées dans le débat public mais toujours dans le respect de chacun". En d’autres termes, si la contestation par voie de recours est légitime, les menaces, elles, franchissent une ligne rouge.
Au-delà du cas Sarkozy, Emmanuel Macron a rappelé les principes fondamentaux de l’État de droit. "La présomption d’innocence comme le droit au recours doivent toujours être préservés", a-t-il insisté. Deux enquêtes ont d’ailleurs été ouvertes après la diffusion de "messages menaçants" visant la magistrate qui a prononcé la condamnation. Dans un climat tendu où la frontière entre critique et intimidation se brouille, la réaction du chef de l’État se veut un rappel au calme et à la responsabilité collective. Plus qu’un simple commentaire politique, cette prise de position illustre l’équilibre délicat entre indépendance de la justice et pression de l’opinion publique.
L’État de droit est le socle de notre démocratie.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 28, 2025
L’indépendance de l’autorité judiciaire, son impartialité comme la protection des magistrats qui la rendent, en sont les piliers essentiels.
Les décisions de justice peuvent être commentées ou critiquées…