Décès de Jonathan Joss : le principal suspect avoue tout

L’émotion est immense depuis l’annonce du décès de Jonathan Joss, acteur amérindien reconnu pour ses rôles dans Tulsa King ou Les rois du Texas. Il a été abattu devant son ancien domicile à San Antonio, Texas, le dimanche 1er juin 2025, à l’âge de 59 ans. Quelques heures après la tragédie, un suspect était déjà entre les mains des autorités.

Trois jours plus tard, ce mercredi 4 juin, l’enquête a connu un tournant décisif : le principal suspect a avoué avoir ouvert le feu sur l’acteur. L’affaire, marquée par une possible dimension homophobe, fait désormais grand bruit aux États-Unis. Les proches de la victime, tout comme les enquêteurs, cherchent à comprendre les raisons de ce geste meurtrier.

Un drame sur fond de tensions de voisinage

La nouvelle a ébranlé les milieux du cinéma et les fans de Jonathan Joss. Dimanche matin, l’acteur se rendait à son ancien domicile pour récupérer un courrier. Il était accompagné de son mari, Tristan Kern de Gonzales. C’est là qu’il aurait été interpellé par son ancien voisin, Sigfredo Alvarez Ceja. Selon la version donnée par le mari endeuillé sur les réseaux sociaux, une violente dispute verbale aurait éclaté. « Il a commencé à nous proférer de violentes insultes homophobes. Il a ensuite levé une arme sur ses genoux et a tiré », a-t-il déclaré. Dans un geste héroïque, Jonathan Joss aurait poussé son compagnon pour le protéger, recevant les balles à sa place. Ce témoignage poignant, partagé des milliers de fois en ligne, a soulevé une vague d’indignation. Et a relancé le débat sur les crimes de haine aux États-Unis.

Pourtant, les autorités restent prudentes quant au mobile du crime. Si le témoignage de Tristan Kern évoque clairement une attaque homophobe, les enquêteurs n’ont, à ce stade, pas confirmé cette hypothèse. Ils évoquent plutôt une longue série de tensions entre les deux hommes. Les archives policières montrent en effet plus d’une trentaine d’interventions au cours des seize derniers mois. Et ce, pour des disputes de voisinage, cris, insultes et même menaces. Certains voisins affirment avoir été témoins d’une hostilité constante entre Jonathan Joss et Sigfredo Alvarez Ceja. L’incendie récent de la maison du couple, qui avait coûté la vie à leurs chiens, aurait pu raviver les tensions. Ce dimanche, Jonathan Joss revenait justement chercher un chèque d’assurance lié à ce sinistre, avant d’être confronté à son ancien voisin.

Les aveux glaçants de Sigfredo Alvarez Ceja

Le suspect, arrêté immédiatement après les faits, n’a pas longtemps nié son implication. Ce mercredi 4 juin, il est passé aux aveux complets. « Je lui ai tiré dessus », a-t-il déclaré lors de son interrogatoire, selon les autorités locales citées par The Independent. Inculpé pour meurtre au premier degré, Sigfredo Alvarez Ceja a vu sa caution fixée à 200 000 dollars. Il a reçu un placement en résidence surveillée dans l’attente de son procès, qui doit se tenir en août prochain. Selon les premiers éléments du rapport d’enquête, l’homme se serait garé volontairement derrière la voiture de l’acteur, bloquant son véhicule. Une altercation verbale aurait alors éclaté, et Ceja aurait sorti une arme pour tirer à bout portant. La scène a été rapidement maîtrisée par les forces de l’ordre, qui ont retrouvé l’arme sur place.

Ces aveux n’ont pas apaisé la douleur des proches de Jonathan Joss, ni celle de la communauté LGBTQ+ qui s’est mobilisée en ligne pour demander la reconnaissance du caractère homophobe du crime. Le procureur affirme qu’il était encore trop tôt pour statuer sur ce point, mais que tous les éléments feront l’objet d’un examen attentif. En attendant, les hommages se multiplient, saluant un acteur engagé, une voix unique dans l’industrie hollywoodienne et un homme profondément aimé. « Il a été tué parce qu’il m’aimait », a écrit Tristan Kern dans un message bouleversant. Plus qu’un drame personnel, ce meurtre soulève des questions essentielles sur la haine, la tolérance, et les failles d’un système encore trop souvent sourd aux signes avant-coureurs de violences évitables.