Bad Bunny à la mi-temps du Super Bowl : le chanteur accusé d'être un "artiste démoniaque"
Bad Bunny assurera le show du Super Bowl 2026 à Santa Clara. Une consécration pour l’icône du reggaeton, mais une décision qui divise : ses prises de position politiques et son image engagée provoquent la colère des conservateurs américains.

Résumé de l'article
Bad Bunny, choisi pour la mi-temps du Super Bowl 2026, suscite à la fois admiration et vives polémiques liées à son engagement politique et artistique.
En 2026, l’un des événements culturels les plus suivis au monde accueillera pour sa mythique mi-temps une figure majeure de la scène latino. La NFL a choisi Bad Bunny pour assurer le show du Super Bowl à Santa Clara. Une consécration pour l’artiste portoricain, devenu une icône mondiale du reggaeton et de la pop urbaine. Il succède ainsi à Beyonce.
Mais ce choix n’a pas tardé à susciter une vive controverse. Star planétaire, mais aussi artiste engagé, l'ex de Kendall Jenner cristallise depuis plusieurs années l’enthousiasme des uns et les critiques virulentes des autres. Pour certains, sa présence est un symbole d’ouverture culturelle. Pour ses détracteurs, notamment au sein du mouvement conservateur américain, elle représente une provocation politique et identitaire.
Une carrière fulgurante, un engagement assumé
Bad Bunny, de son vrai nom Benito Ocasio, est aujourd’hui l’un des chanteurs hispaniques les plus influents au monde. Avec des collaborations prestigieuses aux côtés de Karol G ou Drake, il s’est imposé comme une référence incontournable du reggaeton. Son album Un verano sin ti détient encore le record de l’album le plus streamé de l’histoire de Spotify. Preuve de sa portée internationale. Mais l’artiste ne se limite pas à la musique. De fait, il a su transformer son succès en une tribune pour défendre la culture et les droits des Portoricains.
Dans ses clips comme dans ses prises de parole, Bad Bunny mêle art et politique. Le chanteur n’hésite pas à critiquer ouvertement la politique migratoire de Donald Trump. Dans la vidéo de son tube NuevaYol, on aperçoit le drapeau de Porto Rico flotter au sommet de la Statue de la Liberté, tandis qu’une imitation de la voix du président présente des excuses aux immigrés. Cette audace artistique, que ses fans saluent comme un geste de fierté et de résistance, est perçue par ses opposants comme une provocation. "Il y avait plusieurs raisons pour lesquelles je ne me suis pas produit aux États-Unis, et aucune d’entre elles n’était motivée par la haine", confiait-il au magazine I-D, expliquant qu’il craignait la présence de l’ICE à ses concerts.
Un Super Bowl sous tension et menaces
L’annonce officielle de sa présence au Super Bowl, prévue le 8 février 2026, a immédiatement déclenché une vague de réactions. Ses fans se réjouissent de cette reconnaissance historique. De fait, Bad Bunny est le premier artiste latino choisi pour porter le show de la mi-temps. Mais ses adversaires politiques, eux, crient au scandale. Sur les réseaux sociaux, de nombreux influenceurs proches du mouvement MAGA, comme Benny Johnson et Jack Posobiec, multiplient les attaques. On lui reproche notamment de chanter exclusivement en espagnol, de soutenir la communauté LGBTQIA+. Et certains vont jusqu’à le qualifier d’"artiste démoniaque" en raison de ses looks androgynes et de son esthétique subversive.
Plus inquiétant encore, les critiques se doublent de menaces. Corey Lewandowski, ancien directeur de campagne de Donald Trump, a affirmé lors d’une interview que des agents de l’immigration (ICE) seraient présents lors du match pour interpeller d’éventuels migrants illégaux. "Aucun endroit n’est un refuge sûr pour les personnes qui se trouvent illégalement dans ce pays. Ni au Super Bowl, ni ailleurs", a-t-il martelé, dénonçant au passage le choix de la NFL. "C’est vraiment honteux qu’ils aient choisi quelqu’un qui semble détester autant l’Amérique". De quoi transformer le concert en enjeu politique majeur, dépassant largement le cadre musical et culturel.
Les trumpistes ne veulent pas de Bad Bunny au Super Bowl
— franceinfo (@franceinfo) October 1, 2025
La star du reggaetown a été choisie par la NFL pour animer le spectacle de la mi-temps du Super Bowl 2026, déclenchant la fureur des partisans de Donald Trump, dont certains voient en lui une personne « démoniaque". pic.twitter.com/nNh8v7b7s8