Anne-Sophie Lapix : évincée du JT de France 2, on en sait plus sur les raisons de son départ

Après huit années à la tête du journal télévisé de 20h sur France 2, Anne-Sophie Lapix tirera bientôt sa révérence. Le service public a annoncé son départ, prévu pour la mi-juillet, dans un communiqué officiel. Cette annonce met fin à des mois de rumeurs concernant l’avenir de la journaliste, connue pour son professionnalisme et son ton incisif.

Si la séparation semble cordiale en apparence, les raisons de ce changement sont désormais connues. Officiellement, France Télévisions évoque une volonté de renouvellement à l’aube d’un nouveau mandat pour sa présidente Delphine Ernotte. Mais en coulisses, d’autres explications circulent, entre pressions politiques, audiences décevantes et stratégie éditoriale remise en question.

Anne-Sophie Lapix, une éviction déguisée en départ volontaire

Le départ d’Anne-Sophie Lapix ne signifie pas pour autant une rupture totale avec France Télévisions. Bien au contraire, la direction du groupe insiste sur une collaboration à venir. « La direction de l’information de France Télévisions remercie Anne-Sophie Lapix pour son talent, son engagement et son immense professionnalisme au service de l’information du service public ces huit dernières années », a déclaré Delphine Ernotte dans un message relayé par Le Parisien. Le groupe indique même réfléchir à « de nouveaux projets » pour la rentrée, avec la volonté affirmée de « pouvoir compter sur son talent ». Officiellement, tout semble donc se faire dans le calme et la continuité. Mais derrière les formules convenues, des décisions plus tranchantes se profilent.

Selon Le Parisien, le départ de la journaliste ne serait pas de son fait, mais bien une volonté de Delphine Ernotte. « Pour débuter son troisième mandat, Ernotte a voulu donner un nouveau souffle », confie une source proche. Une manière diplomatique de dire que la journaliste a été poussée vers la sortie. Si l’éviction d’Anne-Sophie Lapix s’explique par une volonté de renouveau, elle repose aussi sur des données plus concrètes. Les audiences du JT de 20h sur France 2 sont jugées décevantes. Le rallongement du journal à une heure, mis en place à la hâte, n’a pas produit les effets escomptés. « Anne-Sophie paye chèrement l’échec de cette nouvelle formule du 20 Heures, avec le JT rallongé à une heure, lancé à la hâte en septembre. Mais c’est l’échec de la direction, pas le sien », déclare une source interne.

Une journaliste sous pression, jugée trop critique par les élus

Au sein même de France Télévisions, une figure emblématique rappelle une vérité souvent négligée : « On analyse ce genre de changements par le prisme politique. Mais comme toujours, la seule chose qui a joué, ce sont les audiences. C’est le nerf de la guerre. » Même pour une chaîne publique, les chiffres d’audience restent la priorité. Au-delà des chiffres, la personnalité d’Anne-Sophie Lapix a pu agacer. Son ton jugé ironique, sa manière incisive d’interroger les invités, et ses « moues rieuses » ont fini par l’isoler de la sphère politique. « De l’extrême droite à l’autre gauche, en passant par le centre, tous les élus déplorent son ton dans les interviews », rapporte Le Parisien.

Son style, parfois perçu comme moqueur, n’a pas aidé à maintenir un lien fort avec les responsables politiques. Cela a limité leur venue sur le plateau, privant le JT de débats et d’interventions attendus par les téléspectateurs. Un journaliste de la rédaction confirme que la direction politique n’a jamais été tendre avec la présentatrice. « Les dirigeants politiques ne cessaient de demander sa tête à Ernotte, qui a toujours résisté envers et contre tous », affirme-t-il. Jusqu’à aujourd’hui. Car même si Anne-Sophie Lapix a « fait un super job » selon ses collègues, elle n’a pu contrer la pression constante exercée depuis plusieurs mois. Malgré sa solidité face aux critiques, elle n’a pas été épargnée par les jeux d’influence. Qui ont fini par avoir raison de sa place au 20h.