Affaire Ary Abittan : suites aux propos de Brigitte Macron, la femme qui l'accuse brise le silence

Alors que le nom d'Ary Abittan est sur toutes les lèvres après les propos de Brigitte Macron, la plaignante est récemment sortie du silence...

Publié le par Sophie Vollet - Modifié le
Affaire Ary Abittan : suites aux propos de Brigitte Macron, la femme qui l'accuse brise le silence
© Instagram @aryabittan

Résumé de l'article

Deux voix s’élèvent longtemps après une affaire judiciaire : une ancienne Miss décrit un geste subi comme une agression, tandis que la plaignante revient sur son vécu douloureux malgré le non-lieu.

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Tout sur Ary Abittan

L’affaire Ary Abittan n’en finit plus de diviser. Alors que l’humoriste tente de retrouver la scène après plusieurs années marquées par une procédure judiciaire lourde, son nom revient au cœur de l’actualité à la faveur de deux événements successifs. D’abord, la polémique provoquée par la présence de Brigitte Macron à l’une de ses représentations, suivie de propos virulents visant des militantes féministes.

Ensuite, la résurgence d’archives télévisées et de témoignages qui interrogent, une nouvelle fois, la place accordée à la parole des femmes. Dans ce climat déjà électrique, deux prises de parole ont ravivé le débat : celle de Laury Thilleman, confrontée à une séquence datant de 2011, et celle de la plaignante de l’affaire Abittan. Deux récits différents, mais un même fil conducteur : le poids durable des violences sexuelles et symboliques, même lorsque la justice a tranché

Laury Thilleman brise le silence sur une séquence télévisée de 2011

Jeudi 11 décembre, Laury Thilleman a décidé de sortir du silence après la rediffusion d’une archive des Enfants de la télé. On y voit l’ancienne Miss France, alors âgée de 20 ans, embrassée sans son consentement par Ary Abittan sur le plateau, sous les applaudissements du public. Une scène longtemps considérée comme anodine, voire humoristique, mais que l’animatrice redécouvre aujourd’hui avec un regard radicalement différent. Quatorze ans plus tard, elle confie que le traumatisme est resté intact. À l’époque, explique-t-elle, elle avait choisi de rire pour masquer son malaise. Un réflexe de survie, fréquent chez de nombreuses femmes confrontées à une situation intrusive dans un cadre public. Aujourd’hui, elle tient à être claire : « Je ne consens pas ».

Ce rappel n’est pas anodin. Il vise à recontextualiser un geste alors banalisé, mais vécu comme une agression. Laury Thilleman évoque aussi son silence d’alors, motivé par la peur, la honte et l’absence d’un cadre social permettant de nommer ce type de violence. En 2011, la notion de consentement était largement absente du débat médiatique. Sans chercher à relancer une polémique personnelle, elle souhaite surtout rappeler que ces gestes laissent des traces durables, même lorsqu’ils sont minimisés.

La plaignante s’exprime, malgré le non-lieu confirmé d'Ary Abittan

Dans le même temps, une autre parole féminine est venue résonner avec force. La plaignante de l’affaire Ary Abittan s’est exprimée dans les colonnes de Le Monde, quelques jours après les propos polémiques de Brigitte Macron. Pour la première fois, elle revient publiquement sur ce qu’elle dit avoir vécu en 2021, lorsqu’elle entretenait une relation avec l’humoriste. Elle décrit un rapport sexuel marqué par une douleur intense, un cri, puis un dépôt de plainte dans la nuit. L’examen médical avait alors relevé plusieurs lésions vaginales et anales jugées compatibles avec ses déclarations. De son côté, Ary Abittan avait reconnu deux rapports sexuels consécutifs, évoquant une pénétration anale consentie, sans pouvoir expliquer les blessures constatées.

Malgré ces éléments et plusieurs témoignages décrivant la jeune femme comme opposée à certaines pratiques sexuelles, la justice a estimé qu’il n’existait pas d’indices graves ou concordants suffisants pour renvoyer l’humoriste devant un tribunal. Un non-lieu a été prononcé en 2024, puis confirmé en appel début 2025. Juridiquement, l’affaire est close. Humainement, en revanche, la plaignante explique vivre dans une forme de retrait quasi total. Elle confie mener aujourd’hui une vie « monacale », loin des réseaux et de l’exposition médiatique, car chaque article ou apparition publique de l’humoriste ravive un stress post-traumatique profond. Son témoignage ne vise pas à contester la décision de justice, mais à rappeler que la reconnaissance judiciaire et la reconstruction personnelle sont deux chemins bien distincts.

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