Salah Abdeslam : une clé USB lui est remise en prison, trois personnes placées en garde à vue

À l’approche des 10 ans des attentats du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam vient à nouveau causer l’inquiétude de la justice française. Alors que les rescapés luttent toujours contre les blessures invisibles de ces attaques en France et en Belgique, le terroriste purge une peine de prison à perpétuité incompressible. Seul survivant parmi les auteurs des attentats du 13 novembre 2015, il est incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. 

Mais en janvier dernier, une enquête est ouverte, car Salah Abdeslam aurait été en possession d’une clé USB dans sa cellule. Le prisonnier aurait ensuite connecté l’objet à l’ordinateur dont il peut faire usage dans sa cellule. Dès le signalement de ces agissements illicites, le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour « recel d’objet illicite à détenu ». Près d’un an plus tard, il est placé en garde à vu à deux reprises. 

Des connexions inquiétantes

Après l’ouverture d’une enquête préliminaire en janvier 2025, le Parquet national antiterroriste (PNAT), a décidé de l’étendre à l’infraction « d’association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d’un crime contre les personnes ». Après la détection de connexions de clé USB à l’ordinateur de Salah Abdeslam, l’objet a été cherché, mais n’a pas été retrouvé. Une source syndicale pénitentiaire explique également que le détenu s’est procuré une tour d’ordinateur « pour suivre des cours ». 

« S’il est très limité dans son usage, il peut avoir accès à un ordinateur dans sa cellule ». En raison de son statut de « détenu particulièrement signalé », Salah Abdeslam est en revanche soumis à des changements réguliers de cellule. Des contrôles sont alors réalisés sur ses affaires, sous l’impulsion de Gérald Darmanin. Le Ministre de la Justice avait alors ordonné des « fouilles systématiques pour les détenus les plus dangereux ». Une initiative qui a permis la découverte de l’existence de cette clé USB. 

Trois personnes placées en garde à vue

Après de longs mois d’enquête, trois personnes ont été placées en garde à vue. Le principal intéressé a été placé deux fois en garde à vue. Une première fois le 4 novembre dernier, puis une seconde fois le 7 novembre 2025. Parmi les deux autres personnes détenues pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, on compte également la femme de Salah Abdeslam. Cette dernière a vu sa garde à vue être prolongée de manière exceptionnelle au-delà de 96 heures. 

Une décision permise en cas de « risque sérieux de l’imminence d’une action terroriste en France ou à l’étranger ». Ou lorsque « les nécessités de la coopération internationale le requièrent impérativement ». En effet, la France s’apprête à rendre hommage aux victimes du 13 novembre 2015, dix ans après les faits. Selon Olivier Christen, procureur national antiterroriste, depuis trois ans, la menace jihadiste s’accroît. Elle est également « la plus importante à la fois dans son volume et dans le niveau de préparation des passages à l’acte ».