Procès de Mazan : Dominique Pélicot s'exprime sans filtre devant les assises du Gard
Appelé à témoigner devant la cour d’assises du Gard, Dominique Pelicot n’a pas mâché ses mots. Face aux juges, il s’est exprimé sans détour, livrant un témoignage aussi direct que surprenant.

Résumé de l'article
- Le 6 octobre, la cour d’assises d’appel du Gard a ouvert le procès d’Husamettin Dogan, mis en cause dans l’affaire des viols de Mazan.
- Dominique Pelicot, déjà condamné à vingt ans de prison, a témoigné contre lui, affirmant que Dogan était pleinement conscient des actes reprochés.
- Les versions s’opposent : Dogan se dit piégé par Pelicot, tandis qu’une vidéo pourrait jouer un rôle décisif dans le verdict.
Lundi 6 octobre, la cour d’assises d’appel du Gard était pleine à craquer pour le début du procès d’Husamettin Dogan. Les caméras et les journalistes venus du monde entier ne voulaient rien manquer de cette affaire qui a déjà secoué la France. À 44 ans, cet ancien ouvrier est le seul à avoir fait appel dans le dossier des viols de Mazan. Condamné à neuf ans de prison lors du premier procès, il pourrait cette fois écoper de jusqu’à vingt ans pour "viols aggravés" sur la personne de Gisèle Pelicot.
Ce nouveau procès s'inscrit dans une affaire hors-norme. Celle de Dominique Pélicot, reconnu coupable d’avoir, pendant près de dix ans, drogué sa femme avec des somnifères avant de la faire violer par des dizaines d’hommes rencontrés sur Internet. Appelé à témoigner à la barre lors de cet appel, l'homme de 72 ans a alors pris la parole avec une assurance glaçante. Ses mots, précis et sans fard, ont fait frissonner l’audience.
Dominique Pélicot entendu à la barre
Ce mardi 7 octobre, à la barre, Dominique Pelicot a ainsi assuré que Husamettin Dogan, seul accusé à ce procès en appel, savait exactement ce qu’il faisait. Comme pour tous les autres mis en cause dans ce dossier effroyable, l'ex-mari de Gisèle Pélicot a affirmé lui avoir envoyé un message clair et sans détour sur le site Coco.fr. Une invitation au pire sans équivoque.
« Je cherche une personne pour abuser de mon épouse endormie à son insu », a-t-il rapporté à la barre. À 72 ans, Dominique Pelicot purge actuellement sa peine en isolement, dans une prison dont l’emplacement est tenu secret. Mardi, à la cour d’assises d’appel du Gard, il a donc réaffirmé sa version des faits, enfonçant encore un peu plus l’accusé du doigt. Et il ne s'est pas arrêté là…
Deux versions s'affrontent devant la cour
« Je n’ai jamais forcé qui que ce soit, ils n’ont jamais eu besoin de moi », a ensuite poursuivi Dominique Pelicot. Il a assuré qu’Husamettin Dogan lui avait même demandé de soulever la jambe de sa femme "endormie". Et cela, pour "l’aider à la pénétrer sur le côté. À son insu". Une vidéo projetée plus tard au procès viendra finalement confirmer cette version. « Je n’ai aucun intérêt à dire du mal de quelqu’un, sauf à dire la vérité », a-t-il finalement déclaré.
Husamettin Dogan, ancien ouvrier de 44 ans, avait déjà écopé de neuf ans de prison en première instance. Aujourd’hui jugé en appel, il continue d'affirmer avoir été "piégé" par le "manipulateur" Dominique Pelicot. L'accusé maintient avoir cru participer à une pratique libertine consentie. « J’ai jamais dit ça », a rétorqué l'ancien mari de Gisèle, questionné par le président sur la possibilité d’un tel scénario. Dans la salle, celle-ci, à quelques mètres de son ex-époux qu’elle n’avait pas revu depuis le verdict d’Avignon en décembre 2024, est restée impassible face à ces échanges glaçants.
Mardi, Dominique Pelicot, grand ordonnateur de cette sordide affaire, a témoigné. Il a mis à mal la défense de l’accusé qui conteste avoir été au courant que Gisèle #Pelicot n’était pas consentante. Par @YPhilipponnat https://t.co/5NpkbjsRZP
— Midi Libre (@Midilibre) October 8, 2025