Procès de Dahbia Benkired : Delphine, la mère de Lola s’exprime après l’annonce de la sentence
Après la condamnation de Dahbia Benkired à la perpétuité incompressible, Delphine, la mère de Lola, revient sur le procès. Elle évoque son besoin d’affronter la vérité, remercie la justice et confie son espoir de tourner enfin la page du drame.
Résumé de l'article
Delphine, la mère de Lola, partage son émotion et son soulagement après la condamnation lourde de Dahbia Benkired, tout en soulignant la douleur toujours vive et le combat qui continue.
Quelques jours après la condamnation à perpétuité incompressible de Dahbia Benkired, reconnue coupable du viol, de la torture et du meurtre de la jeune Lola, sa mère, Delphine Daviet-Ropital, a finalement accepté de livrer son ressenti. Dans les colonnes du Figaro, elle revient avec une émotion contenue sur le déroulement du procès et la portée du verdict.
Marquée à jamais par ce drame, la mère de la fillette de 12 ans dit notamment avoir voulu affronter la vérité en face. Et ce, sans détour ni huis clos. En outre, elle remercie la justice française et exprime son soulagement de voir la condamnation la plus sévère prononcée. Mais derrière ces mots de force, transparaît une douleur encore vive et une quête de réponses inachevée.
“Je voulais la regarder en face” : une mère confrontée à l’horreur
Présente à chaque audience, Delphine Daviet-Ropital a suivi avec courage l’intégralité du procès de Dahbia Benkired. Pour rappel, cette dernière a violé, torturé et tué sa fille Lola. Mais pour elle, assister à ces moments d’une intensité insoutenable relevait d’une nécessité viscérale. "On avait besoin de la regarder en face, de voir ses émotions à elle, même s’il n’y en a eu aucune", confie-t-elle. Face à l’accusée, la mère n’a perçu ni remords ni compassion. "Il n’y a pas eu une once d’émotion, pas une larme. Elle n’a même pas eu un regard vers nous, à part quand elle s’est excusée, mais je n’y ai pas cru. Pour moi, c’est un monstre, elle ne ressent vraiment rien, elle avait un regard vide".
Ainsi, aux côtés de son fils Thibault, Delphine a affronté l’indicible : les images du corps sans vie de sa fille. Un choc qu’elle a pourtant voulu affronter pour comprendre, pour ne rien ignorer. "Il fallait que je ressente les choses, que je sache", explique-t-elle. Si ce face-à-face avec l’horreur lui a coûté, il a aussi représenté une étape nécessaire dans son chemin vers une forme de vérité. Pour elle, ce procès devait être public. "Je voulais absolument que toute la France soit au courant", dit-elle. Tout en refusant de cacher la réalité du drame derrière des portes closes.
Une condamnation exemplaire et un combat qui continue
La condamnation de Dahbia Benkired à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, assortie d’une interdiction définitive du territoire français, marque un tournant judiciaire. Jamais une femme n’avait encore écopé d’une telle peine en France. Pour Delphine Daviet-Ropital, ce verdict est à la fois un soulagement et une blessure indélébile. "C’est moi, mon fils et ma famille qui avons pris perpétuité". Elle salue toutefois la fermeté de la justice. "Ça nous a soulagés que, pour une fois, la justice aille jusqu’au bout et prononce le verdict qu’on attendait".
Aujourd’hui, la mère de Lola attend la fin du délai d’appel avec une seule espérance. Celle que la meurtrière ne tente pas de revenir sur le jugement. "On a hâte d’être dans dix jours pour que ce soit derrière nous. On espère qu’elle ne fera pas appel. Je ferai tout pour ne pas qu’elle sorte", assure-t-elle. Dans sa douleur, Delphine tient à exprimer sa gratitude. "Je remercie la France, la justice et mes avocates". Touchée par l’immense soutien populaire, elle ajoute : "Ça fait chaud au cœur de savoir qu’autant de monde est derrière nous. Il faut continuer à se battre ensemble, avec toute la France". Derrière ces mots, se dessine la force d’une mère qui, malgré l’irréparable, refuse de se taire.
