"J’ai eu très peur" : un chasseur tire sur un sanglier près de Châteauroux
Un chasseur tire sur un sanglier près de Châteauroux, en pleine circulation. Une témoin choquée dit avoir eu « très peur ». Une enquête est ouverte.
Résumé de l'article
Près de Châteauroux, un chasseur a tiré sur un sanglier en bord de route, suscitant émoi et enquête sur la légitimité et la sécurité de cette intervention en zone fréquentée.
La scène filmée près de Châteauroux a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. On y voit un sanglier coincé en bord de route, encerclé par deux chasseurs. L’un d’eux finit par tirer alors que des voitures passent tout près. L’instant est bref, mais il a provoqué un vif émoi.
Les réactions se multiplient depuis samedi. Ainsi, des associations dénoncent un tir dangereux en pleine agglomération. Une automobiliste, témoin directe, a confié sa peur et son choc. Elle assure que l’animal ne représentait pas une menace immédiate. Le parquet de Châteauroux a alors ouvert une enquête pour éclaircir les faits.
Un tir en pleine circulation qui choque les témoins
La scène s’est déroulée samedi 6 décembre, vers 16 h 30, à la sortie de la zone commerciale Cap-Sud, à Saint-Maur. Le sanglier erre en bord de route, alors que les voitures roulent presque au pas. Lucie, passagère d’un véhicule, sort son téléphone pour filmer ce qu’elle voit. Deux hommes, chacun armé, se tiennent proches de l’animal. Ils ne portent ni gilet fluorescent ni tenue de chasse. "Je vois un homme avec son arme devant mon capot, c’est le choc", dit-elle. Sur la vidéo, l’absence de signalement est visible. Elle affirme aussi que le sanglier ne semblait pas menaçant. Le trafic étant ralenti, les automobilistes n’étaient pas en danger immédiat selon elle. Cette question est au cœur de l’enquête. Les autorités devront déterminer si le tir répondait à une nécessité de sécurité ou s’il s’agit d’une intervention disproportionnée.
La voiture de Lucie s’avance et se retrouve au niveau du second chasseur. L’homme lève son arme, vise l’animal et tire. La détonation éclate au milieu des véhicules. Lucie sursaute, paniquée. "J’ai eu très peur, c’est extrêmement choquant d’assister à ça", confie-t-elle. "Je me suis mise à crier, j’ai le bruit du tir qui résonne encore en moi". Elle remarque ensuite que le sanglier est blessé. "J’ai vu une plaie avec plein de sang, c’est une image choquante, je me la passe en boucle", poursuit-elle. Très éprouvée, elle prévoit de porter plainte. Des associations de défense des animaux annoncent déjà leur mobilisation. Elles dénoncent une mise en danger évidente des automobilistes présents au moment du tir.
Des pratiques de chasse qui interrogent les autorités
L’affaire soulève plusieurs questions. La première concerne l’identification des chasseurs. Pourquoi ne portaient-ils pas de gilet fluorescent alors qu’ils manipulaient une arme en bord de route ? Les images ne montrent aucun équipement conforme aux règles habituelles des battues. Le contexte urbain renforce les interrogations. Un tir dans une zone aussi fréquentée exige une extrême prudence. Les témoins rappellent l'encombrement de la route. Les automobilistes ralentissaient déjà en raison de l’animal. Rien ne permettait, selon Lucie, de justifier une action aussi radicale. Les associations partagent ce constat et demandent des vérifications sur le cadre exact de l’intervention. Avaient-ils une autorisation ? Était-elle encadrée ? Ces points devront être établis.
Le parquet de Châteauroux a ouvert une enquête pour mise en danger délibérée. Le procureur évoque des faits "particulièrement graves et choquants". Les enquêteurs devront analyser les vidéos, entendre les chasseurs et les témoins, puis reconstituer la scène. Ils devront évaluer la position des voitures, l’attitude du sanglier et la manière dont le tir a été effectué. Les autorités devront aussi vérifier si les chasseurs étaient appelés pour une opération de régulation ou s’ils ont agi de leur propre initiative. L’affaire pourrait ainsi relancer le débat récurrent sur la sécurité de la chasse à proximité des routes et des zones habitées. Pour l’heure, la sidération domine encore chez les témoins de cette scène inattendue.