Cédric Jubillar : condamné pour la disparition de sa femme, ses avocats sortent du silence
Avant même que la cour ne rende son verdict, la défense de Cédric Jubillar avait tenté un dernier coup de force. Condamné depuis à 30 ans de prison pour le meurtre de Delphine Jubillar, l’accusé reste au cœur d’une affaire où ses avocats dénoncent encore un « désastre judiciaire ».
Résumé de l'article
Cédric Jubillar a été condamné à 30 ans pour la disparition de sa femme, tandis que ses avocats contestent la procédure.
Condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Delphine, Cédric Jubillar est incarcéré depuis quatre ans et demi, actuellement à la maison d’arrêt de Seysses. Le verdict, très attendu, est tombé après plusieurs semaines de procès consacrées à la disparition de Delphine Jubillar, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.
Depuis cette condamnation, la défense ne désarme pas. Les avocats de Cédric Jubillar espèrent désormais une sortie rapide de l’isolement carcéral, préalable à un transfert dans un autre établissement pénitentiaire. Une étape jugée essentielle pour celui que ses conseils décrivent comme un homme "broyé par l'engrenage judiciaire".
« Je vais me taire » : la plaidoirie coup de poing de son avocate
C’est pendant le procès, avant que la cour ne statue, que la défense a livré l’une des plaidoiries les plus marquantes de ces dernières années. Emmanuelle Franck, l'avocate de Cédric Jubillar, a dénoncé ce qu’elle considère comme un « désastre judiciaire ». Durant plus de trois heures, Emmanuelle Franck a méthodiquement démonté l’enquête, dénonçant des certitudes qu’elle estime construites trop tôt. Elle a fustigé le travail des gendarmes, évoquant des pratiques qu’elle juge « honteuses » et « dégoûtantes », notamment des échanges avec des témoins en dehors de toute procédure officielle. Selon elle, l’enquête aurait été menée exclusivement à charge.
Visiblement émue, l’avocate a conclu son intervention par une phrase lourde de sens : « C’est difficile d’arrêter de parler. Tant que je plaide, je continue à le défendre (…) mais je vais me taire, car c’est seulement dans le silence et le recueillement que vous pourrez mettre fin à ce cauchemar ». Une déclaration destinée à provoquer une prise de conscience chez les jurés appelés à statuer sur le sort de son client.
Pourquoi les jurés ont condamné Cédric Jubillar
Six jours après la condamnation, l’arrêt motivé de la cour d’assises du Tarn, révélé par Le Parisien, est venu éclairer les raisons du verdict. En douze pages, les magistrats dressent le portrait d’un homme jugé glaçant : absence totale de remords, indifférence face à la souffrance de ses enfants et une personnalité décrite comme autoritaire, arrogante et manipulatrice.
La cour souligne également un contrôle obsessionnel exercé sur Delphine Jubillar dans les mois précédant sa disparition, ainsi que des menaces de mort reconnues par l’accusé. Les témoignages concordants de plusieurs proches, d’anciennes compagnes et d’un ex-codétenu, affirmant qu’il aurait reconnu être responsable de la mort de son épouse, ont lourdement pesé dans la balance. Pour les jurés, l’ensemble de ces éléments ne laissait aucune place au doute, justifiant la peine de 30 ans prononcée à son encontre.