Cambriolage au Louvre : le propriétaire de la nacelle volée a été auditionné

C’est un véritable coup de théâtre au cœur du Louvre. Dimanche matin, peu après 9 h, quatre malfaiteurs cagoulés ont frappé en toute audace, escaladant le célèbre musée à l’aide d’une nacelle placée à l’extérieur. En à peine sept minutes, ils sont repartis avec des joyaux d’une valeur inestimable, des trésors si précieux qu’ils resteront très difficiles à écouler. Un casse digne d’un film, qui a fait trembler la Toile et les passionnés d’art du monde entier.

Deux jours après ce cambriolage spectaculaire en plein jour, où en est l'enquête ? Jean-Michel Décugis, spécialiste des faits divers pour Le Parisien, a accepté de faire le point sur la situation pour nos confrères. Comment est-ce possible ? Comment le Louvre protège-t-il ses trésors contre les intrusions ? Et que sait-on réellement sur les mystérieux auteurs de ce vol ? L'expert répond en toute transparence à toutes les questions que vous vous posez.

Vol au Louvre : le point sur l'enquête

Comme Jean-Michel Décugis l'explique au Parisien, « la piste la plus probable est celle de la criminalité organisée. Une équipe sans doute à tiroirs commanditée par le crime organisé. Ce vol est sans doute une commande. » En effet, contrairement à certaines rumeurs, le cambriolage du Louvre n'aurait pas été organisé par un pays en conflit avec la France. Pour l'expert, cette théorie est « très peu probable. »

Jean-Michel Décugis répond également à la question de l'ADN. Étant donné que les gants, ainsi que les casques, d'au moins un des braqueurs ont été retrouvés, est-ce une question de temps avant de pouvoir procéder à une arrestation ? « Les braqueurs ont en effet laissé beaucoup d'objets derrière eux, notamment dans le camion nacelle qu'ils ne sont pas parvenus à incendier grâce à l'intervention d'un gardien du Louvre », confirme le spécialiste. Mais, comme il le rappelle, les choses ne sont pas aussi simples.

Le propriétaire de la nacelle volée auditionné

 « Si les policiers y récupèrent de l'ADN, encore faut-il qu'elle "matche" (...) même si on peut imaginer que ces braqueurs sont déjà connus de la police, pour des délits », explique Jean-Michel Décugis. « Ensuite, tout le travail des enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) sera de géolocaliser le braqueur identifié grâce à son ADN pour essayer de remonter au commando, puis aux bijoux », indique-t-il, précisant que « cela risque d'être une enquête longue. »

Parmi les nombreux sujets abordés, Jean-Michel Décugis revient également sur l'audition du propriétaire de la nacelle volée. Nacelle qui, on le rappelle, a permis aux cambrioleurs de s'infiltrer dans le Louvre. « Son témoignage est important pour les enquêteurs car il donne un contexte et permet de cerner le profil de l'équipe, sans doute une équipe à tiroirs », explique-t-il. « Le propriétaire a été violenté, cela traduit une manière de procéder symptomatique de la criminalité organisée, actuelle : la détermination, la violence, le recours à la sous-traitance, la compartimentation des tâches… », rapporte l'expert, ajoutant qu'on peut « imaginer que les voleurs de la nacelle ne sont pas ceux qui ont accompli le braquage. » Et vous, quelles sont vos questions ?