Affaire Lola Daviet : Dahbia Benkired déclare avoir pris un médicament la veille d'avoir enlevé la vie à "un bébé"
Ce lundi 20 octobre, Dahbia Benkired, jugée pour le meurtre de Lola Daviet, a surpris la cour d’assises en affirmant avoir pris un médicament la veille du drame. Elle évoque pour la première fois la consommation de Lyrica, utilisé pour traiter l’anxiété et l’épilepsie.
Résumé de l'article
Lors du procès, Dahbia Benkired a révélé avoir pris un médicament avant le drame, tout en niant certaines accusations, face aux conclusions médico-légales accablantes.
Le procès de Dahbia Benkired, accusée d’avoir violé, torturé et tué la petite Lola Daviet, s’est poursuivi ce lundi 20 octobre devant la cour d’assises. En fin d’après-midi, la jeune femme de 27 ans a pris la parole pour livrer une déclaration inattendue. « Pour tout vous dire, la veille, j'avais pris trois Lyrica, et c'est ça qui m'a mise dans cet état », a-t-elle affirmé debout dans le box. « Le lendemain, j'ai pété un plomb. »
C’est la première fois que l’accusée évoque la prise de ce médicament depuis le début de l’enquête. Le Lyrica est un traitement prescrit pour les troubles anxieux généralisés et certaines formes d’épilepsie. « Pourquoi vous ne l’avez jamais dit avant ? », lui a demandé le président. « Parce que j’avais peur », a-t-elle répondu calmement. Avant d’ajouter : « Je sais que j’ai tué un bébé, un ange. Je sais qu’au jour d’aujourd’hui, cette fille est au paradis. »
Une déclaration qui interpelle les magistrats
Selon Dahbia Benkired, la veille du drame, elle aurait pris trois comprimés du médicament avant de rejoindre un homme dans l'objectif de se prostituer. « Quel effet vous fait le Lyrica ? », l’interroge Me Karine Bourdié, avocate des parties civiles. « Quand j’arrive pas à coucher avec la personne, quand je me prostitue par exemple, j’en prends. C’est plus facile. On lâche prise. » explique l'accusée.
Le président a alors cherché à comprendre si cette consommation avait pu jouer un rôle dans son passage à l’acte.« Oui », répond simplement l’accusée lorsque le président sous-entend que la prise des trois comprimés aurait pu déclencher sa crise.
Les experts confirment des violences sexuelles avant le décès de Lola Daviet
Les conclusions médico-légales présentées au tribunal ce lundi 20 octobre ont livré un constat accablant. Les médecins ont indiqué que Lola Daviet avait subi une pénétration vaginale et anale environ trente minutes avant sa mort. Les légistes ont précisé que les lésions observées ne pouvaient être survenues après le décès. Des éléments qui contredisent la version de Dahbia Benkired. Selon elle, ces blessures auraient été causées par une autre personne, après sa mort. Une hypothèse que les experts réfutent catégoriquement.
Face à ces constatations, le président du tribunal a interrogé l’accusée, restée impassible dans son box. Confrontée aux contradictions entre ses propos et les conclusions médicales, elle a maintenu sa position : « Oui, je lui ai touché les seins, oui [le cunnilingus], mais rien d’autre. Le corps, après, je l’ai ramené chez Rachid, je ne sais pas ce qui a pu se passer. Je l’ai pas fait. » Des propos qui ont entraîné un long silence dans la salle d’audience avant la suspension de la séance.
