Affaire Lola Daviet : Dahbia Benkired aurait ôté la vie à l'enfant pour "effacer" les sévices infligés

Ce mercredi 22 octobre 2025 marque le quatrième jour du procès de Dahbia Benkired. À 9h30 ce matin, un expert psychologue a été appelé à la barre afin de donner son analyse sur le profil de l'accusée, qu’il a rencontrée en détention. Dans un premier temps, le spécialiste a ainsi dressé un premier portrait de la jeune femme, basé sur ses trois entretiens réalisés entre fin novembre 2022 et mi-février 2023. Il a noté chez elle une « attitude défensive et réservée » dans les premières rencontres, « parfois des propos bizarres en lien avec la sorcellerie » et « une certaine froideur affective et émotionnelle ».

Le psychologue a également fait état d’un « développement psychoaffectif empreint de carences ». Il a notamment évoqué l’enfance traumatisante de Dahbia, marquée par la violence de son père en Algérie et par des abus sexuels qu’elle dit avoir subis. Comme déjà souligné, la perte successive de ses deux parents – son père en 2019, sa mère en 2020 – semble aussi avoir constitué un tournant dans la vie de l'accusée. Selon l'expert, elle présente « une incapacité à se projeter dans l’avenir », mène « une vie au jour le jour » et suit un « parcours erratique, instable », enchaînant des emplois non déclarés.

Le profil psychologique de Dahbia Benkired dévoilé par un expert

Par ailleurs, le psychologue a aussi fait part de « troubles de la personnalité », particulièrement marqués par « un mode de pensée persécutoire ». Selon lui, Dahbia Benkired présente des « traits psychopathiques à un niveau élevé ». Très pédagogue, le président de la cour d’assises, Julien Quéré, a alors demandé à l’expert de revenir sur la notion de « psychopathie ». « La psychopathie est un terme souvent usité de façon erronée par la population générale », a expliqué le spécialiste. C'est pourquoi, il a lui-même « tenté d’objectiver la psychopathie » de l'accusée via un test.

« Il y a deux facteurs principaux (dans la psychopathie, NDLR) : des troubles de la personnalité narcissique et la personnalité antisociale », a détaillé le psychologue. « La dimension de narcissisme et des éléments de froideur affective sont présents, on ne peut pas parler de psychopathie sévère mais elle obtient des résultats élevés », a-t-il ensuite poursuivi. Selon lui, Dahbia Benkired ne souffre pas de schizophrénie et n’était pas dans « un état délirant » au moment des faits. « Le pire c’est qu’après (les faits, NDLR), j’étais normale », lui a personnellement confié l'accusée au cours de son expertise.

Un meurtre pour couvrir les traces d'un viol ?

Toujours pour l'expert psychologue, il est possible que Dahbia Benkired ait tué la petite Lola Daviet afin de masquer les traces de violences sexuelles. « Il est plausible que le meurtre soit la conséquence d’un acte de nature sexuelle non assumé de la part du sujet », a-t-il estimé dans sa prise de parole. « C’est d’abord une agression sexuelle. Le reste découle de là avec l’impossibilité de l’admettre. Et ensuite on fait taire l’enfant. Une fois qu’on a franchi le Rubicon, on essaie de faire disparaître cet acte », a-t-il expliqué.

Pour rappel, les examens sont formels : la petite Lola Daviet a été victime d’abus sexuels avant sa mort. Les analyses ont révélé de multiples plaies profondes au niveau vaginal et anal, survenues environ 30 minutes avant son décès. Pourtant, si Dahbia a admis : « Oui, je lui ai touché les seins, oui [le cunnilingus], mais rien d’autre », l'accusée persiste à nier toute responsabilité dans ces blessures. Les experts, eux, ne laissent aucun doute. Le verdict est attendu pour le vendredi 24 octobre prochain.

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DB

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Meurtre de Lola Daviet