Affaire Grégory : la mère du petit garçon porte plainte

Quarante ans après l’assassinat de son fils Grégory, Christine Villemin vient de déposer plainte contre une journaliste qui a longtemps couvert l'affaire. Aujourd'hui retraitée, celle-ci continue d’accuser publiquement la mère de famille.

Publié le par Faustine Jehanne
Affaire Grégory : la mère du petit garçon porte plainte
©ER / ©Chesnot/Sipa

Résumé de l'article

- Christine Villemin a engagé une action pour diffamation contre une journaliste qui l’a mise en cause publiquement dans l’affaire Grégory, un dossier toujours ponctué de rebondissements judiciaires.

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Tout sur Affaire Grégory

Le 16 octobre 1984 marque le début d'une affaire qui continuera de hanter la France quarante ans plus tard. Ce jour-là, le petit Grégory Villemin, 4 ans, est enlevé à Lépanges-sur-Volognes dans les Vosges. Le soir-même, le corps du jeune garçon est retrouvé dans la rivière de la Vologne, les pieds et poings liés. Tour à tour, les membres de la famille sont soupçonnés, mais les preuves manquent pour chacun d'eux. Entre soupçons, drames familiaux et emballement médiatique, le clan Villemin-Laroche se déchire publiquement.

En mars 1985, un rebondissement de taille survient dans l'enquête. Christine Villemin, la mère de Grégory, est désignée par des experts en écriture comme la possible autrice de certaines lettres anonymes envoyées à la famille. Suspectée d'être le corbeau, elle est pointée du doigt par des collègues de travail, qui assurent l'avoir vue poster une lettre à la poste de Lépanges peu avant la disparition de son fils. Des cordelettes, semblables à celles qui auraient pu servir à ligoter l’enfant, sont également retrouvées dans la cave familiale. 

La mère du petit Grégory au cœur de l'enquête pendant un temps

À l’époque, la journaliste Marie-France Bezzina couvre l’affaire Grégory et s’intéresse de près à Christine Villemin. Le 5 juillet 1985, la mère de famille est mise en examen et placée en détention provisoire, entamant alors une grève de la faim avec son mari pour clamer leur innocence. Onze jours plus tard, elle est finalement libérée sous contrôle judiciaire, avant d’être renvoyée devant la cour d’assises un an et demi plus tard. En mars 1987, la Cour de cassation annule cependant le renvoi pour vices de procédure. Elle est finalement blanchie le 3 février 1993 par un non-lieu de la chambre d’accusation de Dijon.

Même si Christine Villemin est désormais parfaitement innocente aux yeux de la justice, certaines accusations persistent. Et cela, notamment de la part de Marie-France Bezzina. Bien que retraitée aujourd'hui, celle qui a couvert l'affaire Grégory pendant de longues années continue d'affirmer publiquement la culpabilité de la mère de famille. Il y a quelques mois justement, l’ex-journaliste a publié un post virulent sur Facebook, l'accusant de nouveau d’être le corbeau et l’assassin du petit garçon.

Une plainte déposée contre la journaliste

Christine Villemin, qui a pris connaissance du post, a alors décidé d'agir et de saisir la justice. En effet, comme le révèle son avocat Me François Saint-Pierre, la mère du petit Grégory a déposé plainte pour “diffamation”. Désormais, elle réclame 100 000 euros de dommages-intérêts à sa diffamatrice présumée. Marie-France Bezzina, 81 ans, est donc attendue le 12 octobre 2026 devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris.

Les dernières pistes de l’enquête se tournent aujourd'hui vers Jacqueline Jacob, grande-tante de Grégory. Celle-ci sera entendue le 24 octobre prochain pour une possible mise en examen. Soupçonnée depuis des années d’avoir écrit des lettres anonymes et présentée comme le potentiel corbeau, elle est aussi suspectée d’avoir participé, avec d’autres membres de la famille, à des chantages contre les parents du petit garçon. Sa mise en examen pour association de malfaiteurs sera décidée d’ici un mois.

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