Depuis le 10 septembre, les spectateurs découvrent le dernier volet de la saga de films d’horreur Conjuring, porté par Patrick Wilson et Vera Farmiga dans la peau des célèbres enquêteurs paranormaux Ed et Lorraine Warren. Le film, réalisé par Michael Chaves, se base sur l’effroyable affaire de la famille Smurl, victime supposée d’un démon dans les années 1970 et 1980.
Originaire de Pennsylvanie, le couple Smurl et ses enfants vécurent un quotidien cauchemardesque fait de bruits étranges, d’odeurs pestilentielles et d’agressions invisibles. Leur maison de West Pittston devint le théâtre de phénomènes surnaturels si intenses qu’ils finirent par solliciter l’aide des Warren. Mais cette affaire, largement médiatisée à l’époque, divise encore entre témoignage véridique et pure invention.
Des phénomènes étranges qui basculent dans l’horreur
En 1972, après l’ouragan Agnès, Jack et Janet Smurl quittent Wilkes-Barre avec leurs filles Dawn et Heather. Ils s’installent à West Pittston dans une vieille maison achetée pour 18 000 dollars, en compagnie des parents de Jack. La bâtisse, construite en 1896, subit quelques travaux pour devenir un foyer confortable. Mais dès 1974, la tranquillité s’effondre. D’étranges griffures apparaissent sur les murs et même sur le ballon d’eau chaude. La télévision prend feu sans explication. Pire encore, Dawn, l’aînée, affirme avoir vu « des individus en train de flotter » à l’intérieur de la demeure.
Les Smurl essaient d’ignorer ces manifestations, mais les années suivantes aggravent leur sort. Les escaliers se couvrent de traces de pas invisibles, un rocking-chair se balance seul et une odeur insoutenable envahit les pièces. Jack ressent parfois une main invisible le toucher. Ces incidents, d’abord sporadiques, deviennent récurrents et perturbent profondément la vie de famille. À la fin des années 1970, la maison semble de plus en plus hostile, comme si une force malveillante prenait possession des lieux. En 1985, les phénomènes atteignent leur paroxysme.
Possession, exorcismes et scepticisme : de quoi inspirer Conjuring
Cris, insultes, chutes d’objets : la maison résonne de bruits terrifiants. Une « forme noire » terrorise Janet et Mary, la belle-mère. Un lustre manque de tuer Shannon, la fille cadette. Face à l’escalade, les Smurl sollicitent Ed et Lorraine Warren, déjà célèbres depuis l’affaire d’Amityville. Les enquêteurs concluent à la présence de plusieurs esprits, dont un démon, et tentent d’agir par prières et eau bénite. Mais le répit est de courte durée : Jack et Janet affirment avoir été agressés sexuellement par des entités démoniaques, tandis que des grognements animaux et des morsures apparaissent mystérieusement sur leurs corps.
Le père McKenna mène plusieurs exorcismes, sans succès immédiat. L’affaire attire alors médias et curieux, jusqu’à pousser le diocèse de Scranton à intervenir. En 1988, un nouvel exorcisme est pratiqué dans la maison, désormais vide, et le calme semble revenir. Pourtant, la controverse demeure. Pour les Warren, aucun doute : « la maison était bien hantée par un démon ». À l’inverse, Paul Kurtz, professeur à l’université de New York, parle d’une « histoire de fantôme, un canular ». Aujourd’hui encore, l’affaire Smurl reste un mystère non élucidé, oscillant entre récit effroyable et légende moderne.