Un YouTubeur filme son décès en direct devant des centaines d’abonnés

Le drame s’est déroulé en Inde, près de la cascade de Duduma, où Sagar Tudu, 22 ans, tournait une séquence pour sa chaîne YouTube. L’eau gonflée par l’ouverture de vannes en amont l’a piégé sous l’œil des caméras. Après les meurtres d’une influenceuse de 33 ans et d’une jeune hollandaise de 17 ans, de nouveau drame a provoqué une émotion planétaire et des débats houleux.

Les secours n’ont retrouvé que son sac de tournage, malgré une mobilisation immédiate sur ce site touristique réputé dangereux. La disparition du jeune homme a mis en lumière les risques pris par certains créateurs pour obtenir des vues. Sa vidéo, devenue virale, continue d’alimenter indignation et incompréhension sur les réseaux sociaux. Ce cas n’est pas sans rappeler celui, tragique, de Jean Pormanove. 

Le tournage d’un YouTubeur vire au cauchemar

Sagar Tudu, originaire de Berhampur, n’avait que 22 ans. Passionné de création de contenu, il avait fait des cascades et paysages spectaculaires sa spécialité. Ce jour-là, il s’était approché des rapides de la cascade de Duduma, en Odisha, pour filmer une nouvelle séquence destinée à sa chaîne YouTube. Mais l’ouverture de vannes en amont a soudain gonflé le débit de l’eau, transformant la scène en cauchemar. Sur les images, largement partagées, on distingue le jeune homme agrippé désespérément à un rocher, avant que le courant ne l’arrache en quelques secondes.

Les secours, immédiatement dépêchés sur place, ont fouillé la zone plusieurs jours durant. Mais malgré les efforts, seuls ses effets personnels ont été retrouvés. Sa famille, effondrée, peine à croire à la disparition brutale d’un jeune homme décrit comme ambitieux, travailleur et avide de reconnaissance. « Il voulait juste faire de belles vidéos, il ne méritait pas une telle fin », confie un proche cité par la presse locale. La brutalité des images et leur diffusion massive sur les réseaux ont davantage renforcé le choc émotionnel. Bien au-delà des frontières indiennes.

Une course aux vues qui interroge

La mort de Sagar Tudu soulève de nombreuses questions sur les dérives de la création de contenu en ligne. Pour attirer l’attention, les youtubeurs et streamers sont parfois prêts à défier la nature. Ou à s’exposer à des situations dangereuses. Dans le cas présent, plusieurs médias indiens rappellent que le site de la cascade est connu pour être extrêmement risqué lors des lâchers d’eau. Les avertissements existent, mais sont souvent ignorés par les visiteurs en quête d’images spectaculaires. Ce drame illustre la frontière ténue entre performance visuelle et mise en danger réelle. Mais le cas de Sagar n’est pas isolé.

Quelques jours plus tard, c’est en France qu’un autre décès a bouleversé la communauté numérique. Jean Pormanove, alias Raphaël Graven, est mort en direct sur la plateforme Kick. Et ce, après un marathon de streaming de 12 jours marqué par humiliations et violences. Si l’autopsie a conclu à une défaillance médicale ou toxique, les ecchymoses constatées sur son corps posent de lourdes interrogations. Le gouvernement français a aussitôt annoncé l’ouverture d’une enquête et des poursuites contre la plateforme. Deux tragédies rapprochées qui interrogent sur les limites éthiques et humaines d’une course effrénée aux vues.