Procès Jubillar : un avocat décide de se retirer du dossier à quelques semaines de l’audience

Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine disparue en décembre 2020, s’annonce sous haute tension. Alors que les audiences doivent débuter le 22 septembre devant la cour d’assises du Tarn, un événement inattendu vient bouleverser la stratégie de la défense. Maître Jean-Baptiste Alary, l’un des trois avocats du principal suspect, a annoncé son retrait du dossier.

Ce désistement intervient dans un contexte déjà marqué par de nouvelles révélations à charge contre Cédric Jubillar. Justine, sa dernière compagne (nom d’emprunt utilisé par les médias) a livré un témoignage glaçant aux enquêteurs. Elle affirme que l’accusé lui aurait fait des aveux explicites sur le meurtre de Delphine. Des propos qui pourraient lourdement peser sur le déroulement du procès.

Un témoignage accablant à la veille du procès Jubillar

C’est le 23 juillet que Justine a été longuement entendue par les enquêteurs. Apportant un éclairage saisissant sur ses échanges récents avec Cédric Jubillar. Selon elle, ce dernier aurait reconnu les faits lors d’un parloir au printemps. « Je lui ai demandé clairement si c’était lui qui avait tué Delphine. Il m’a répondu par l’affirmative », a-t-elle affirmé. Pire encore, elle rapporte qu’il lui aurait confié s’être débarrassé des vêtements de la victime. Dont une doudoune blanche, en les brûlant. Et conclu froidement : « Il ne restait que les os ». Des éléments d’une violence extrême, que la justice devra désormais évaluer avec toute la rigueur nécessaire.

Ce témoignage s’ajoute à d’autres confidences passées que Justine avait déjà livrées. Elle évoque cette fois des détails particulièrement précis. Comme une scène d’étranglement qu’il aurait mimée sur elle. Ou encore une explication sordide concernant la couette retrouvée humide dans le sèche-linge. « Il m’a dit que Delphine s’était uriné dessus pendant qu’il l’étranglait », aurait-il confié, expliquant ainsi le lavage nocturne du linge. Elle mentionne aussi une blessure au bras que Cédric se serait infligée pendant le crime, alors qu’il la justifiait jusqu’ici par des travaux domestiques. La concordance de ces déclarations avec certains éléments matériels renforce leur poids dans l’instruction.

Retrait d’un avocat clé : une défense fragilisée

Face à cette pression croissante, la défense tente de maintenir le cap. Cédric Jubillar, qui nie toujours les faits avec fermeté, est soutenu publiquement par ses avocats. Me Alexandre Martin a réagi immédiatement aux propos de Justine sur BFMTV, dénonçant une volonté de nuire. « Il n’a jamais dit ça », a-t-il déclaré, avant de critiquer les motivations de la jeune femme. « Ce type de dossier suscite un attrait chez certains qui veulent prendre la lumière », a-t-il ajouté, appelant les juges à faire preuve de discernement quant à la fiabilité de ces témoignages. Mais un nouveau revers s’est abattu sur la défense.

Me Jean-Baptiste Alary, l’un des piliers de l’équipe, a annoncé ce 29 juillet qu’il se retirait du dossier pour raisons de santé. « Cette pression médiatique qui pèse énormément depuis le début a eu de graves répercussions sur ma santé », a-t-il confié dans La Dépêche. Il a pris cette décision en concertation avec ses confrères, Mes Martin et Franck, qui continueront à assurer la défense de l’accusé. Me Alary, malgré son retrait, affirme rester convaincu de l’innocence de son ancien client et assure que la confiance entre eux demeure intacte. À quelques semaines de l’audience, ce départ rebat les cartes pour la défense.