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Disparition d’Estelle Mouzin : nouveau rebondissement dans l’affaire

par Lilou

Disparition d'Estelle Mouzin : nouveau rebondissement dans l'affaire
Crédit photo : ©Instagram

Contre toute attente, un rebondissement judiciaire, et pas des moindres, relance l’affaire Estelle Mouzin, plus de vingt ans après sa disparition.

Vingt et un ans après la disparition d’Estelle Mouzin, l’affaire rebondit sur le plan judiciaire. Le père de la fillette, Éric Mouzin, a engagé une procédure contre l’État, dénonçant des dysfonctionnements majeurs dans l’enquête. Il réclame justice pour les erreurs commises et pour la lenteur qui a marqué les recherches pendant près de deux décennies.

Le 11 juin, devant le tribunal judiciaire de Paris, il a demandé la reconnaissance d’une « faute lourde » de l’État. Selon lui, les autorités ont négligé la piste de Michel Fourniret, le tueur en série finalement confondu en 2020. Cette action marque l’aboutissement d’un long combat judiciaire entamé dès 2018 par un père déterminé à faire éclater la vérité.

Affaire Estelle Mouzin, un long combat contre l’oubli et l’erreur judiciaire

Le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin disparaît sur le chemin du retour de l’école, à Guermantes, en Seine-et-Marne. La fillette de neuf ans ne sera jamais revue vivante. Pendant dix-sept ans, les investigations piétinent, malgré les espoirs et les appels répétés de ses proches. Ce n’est qu’en 2020 que le nom de Michel Fourniret, déjà condamné pour plusieurs meurtres, est formellement associé à l’affaire. Il finit par avouer l’assassinat d’Estelle Mouzin, sans jamais être jugé, car il meurt en détention l’année suivante. En 2023, sa complice Monique Olivier est quant à elle condamnée pour sa participation au crime.

Pour la famille Mouzin, cette révélation tardive ne permet pas de faire le deuil. Elle symbolise, au contraire, une accumulation d’erreurs judiciaires. Selon Éric Mouzin, cette piste aurait dû être explorée bien plus tôt. Lors de l’audience du 11 juin, il a reproché à l’État une négligence manifeste. « La piste de Michel Fourniret a été ignorée pendant des années, malgré des éléments concordants », a rappelé son avocat, Me Didier Seban. À cela s’ajoutent des critiques sévères sur la désorganisation de l’enquête, notamment la valse des magistrats. Dix juges d’instruction se sont succédé, chacun reprenant le dossier depuis le début, ralentissant ainsi l’élucidation de l’affaire.

Un père en quête de justice face à une machine judiciaire défaillante

Au cœur de sa démarche, Éric Mouzin dénonce aussi une profonde déshumanisation du processus judiciaire. Selon lui, la justice ne l’a jamais pleinement considéré comme une partie prenante. « Il a souvent appris par voie de presse des éléments que le juge d’instruction refusait ou ne pouvait pas lui transmettre », a souligné Me Seban au tribunal. Cette communication chaotique n’a fait qu’accentuer la souffrance d’un père privé de vérité et de reconnaissance. Il affirme également que l’inertie du système judiciaire a été alimentée par un manque de coordination, d’écoute et de réactivité.

Durant deux décennies, Éric Mouzin s’est lui-même transformé en enquêteur. Multipliant les démarches, les appels à témoins et la collecte d’indices, il a transmis « systématiquement » ses découvertes aux autorités. En vain. « Les informations qu’il fournissait n’ont pas été exploitées », regrette-t-il aujourd’hui. Ce combat personnel, mené sans relâche, illustre l’abandon dont il estime avoir été victime. Au-delà de la quête de vérité pour sa fille, il s’agit désormais pour lui de faire reconnaître les carences systémiques de la justice française, dans l’espoir que de tels dysfonctionnements ne se reproduisent plus.

Issue d'une formation littéraire, j'ai obtenu un Master spécialisé en culture et en communication. Cela m'a permis de m'orienter vers le journalisme. Plus particulièrement sur des sujets actu, sport et culture.

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