Décès de Thierry Ardisson : le faire-part original pour ses obsèques

Le 14 juillet 2025, jour de Fête nationale, Thierry Ardisson a tiré sa révérence. À 76 ans, l’homme en noir s’est éteint des suites d’un cancer du foie, qu’il combattait depuis plus de quinze ans. Une disparition marquante, tant pour sa symbolique que pour la personnalité qu’elle concerne.

Car fidèle à lui-même, Ardisson n’a laissé aucun détail au hasard. Pas même sa propre mort. De son enterrement à sa dernière couverture de presse, tout a été planifié comme un ultime générique de fin. Et le résultat est aussi bluffant qu’émouvant.

La mort selon Thierry Ardisson

Depuis longtemps, Thierry Ardisson savait que ses jours étaient comptés. Mais plutôt que de le subir, il a décidé d’en faire une œuvre. Jusqu’au bout, il a voulu raconter son départ comme il avait toujours raconté la télévision : avec style, précision… et une bonne dose de second degré. En juin dernier, il confiait encore vouloir une cérémonie à son image, avec encens, enfants de chœur, et bande-son choisie (Lazarus de Bowie, In My Life des Beatles par Sean Connery). Il avait même prévu un “kit de décès” pour les médias : photos validées, extraits vidéos soigneusement montés, et une liste restreinte de proches habilités à témoigner.

Mais le clou du spectacle, c’est cette photo devenue virale : Thierry Ardisson, lunettes noires sur le nez, allongé dans un cercueil, costume impeccable, mains croisées Le journaliste Nicolas Malabœuf l’a confirmé : Ardisson avait posé en 2005 dans son propre cercueil, vingt ans avant sa mort. Comme s’il avait toujours eu une longueur d’avance. Un geste fort, presque prophétique, qui en dit long sur sa vision de la mort : pas une fin, mais une mise en scène. Une sortie programmée au millimètre, entre élégance, ironie et contrôle absolu.

Des obsèques aux allures de fêtes 

Si certains misent sur la discrétion, Ardisson, lui, a préféré l’empreinte. Et son faire-part d’obsèques le prouve. Diffusé largement sur les réseaux, il en dit long sur l’homme derrière le personnage. Fond noir, silhouette blanche stylisée, lunettes noires évidemment. En haut, un message à la fois drôle et grinçant : « Chers amis, chers ennemis, dernier bonsoir ! » Une punchline typique, façon clin d’œil à toute une carrière passée à provoquer avec élégance. L’invitation donne rendez-vous à l’église Saint-Roch — surnommée “la paroisse des artistes” — ce jeudi 17 juillet à 16h30. Accès uniquement sur liste. Et un dress code tout trouvé :

ARDISSON (avec ou sans lunettes noires)

Autre clin d’œil malin : l’inscription « Roch Never Dies » en bas de l’image, jeu de mots entre le nom du lieu et la légende qu’il laisse derrière lui. Le tout est signé par Audrey, sa compagne, et leurs enfants. Une manière de mêler tendresse, second degré et unité familiale dans une ultime déclaration. Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages se multiplient. Du monde des médias à ses anciens invités, tous saluent un précurseur. Thierry Ardisson aura marqué la télé française avec ses formats iconiques (Tout le monde en parle, Salut les Terriens, Lunettes noires pour nuits blanches…), son ton inimitable, et son sens de l’image poussé à l’extrême. Avec cette ultime performance, il nous rappelle que, même face à la mort, on peut avoir du style. Une sortie de scène à la hauteur du personnage.

Obsèques de Thierry Ardisson: la cérémonie aura lieu à l’église Saint-Roch ce jeudi, à huis clos. Découvrez le faire-part de l’évènement…https://t.co/LF8NNp1RUA pic.twitter.com/nFuuRaHFSp

— Entrevue (@EntrevueFr) July 15, 2025